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Les Grandes Gueules

"Actuellement, le trafic de drogue en France pèse plus 3,2 milliards d’euros", estime l'avocat Gérald Pandélon

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Pour l'avocat pénaliste, le trafic de drogues dans les cités s'est étendu et démocratisé année après année.

Il défend depuis des années, des trafiquants et des délinquants. Gérald Pandélon sort un livre, "La France des Caïds" dans lequel il analyse les trafics en France qui ont évolué avec le temps.

Invité dans le Grand Oral des "Grandes Gueules", il explique notamment que le banditisme tel qu’on le connaît à l'heure actuelle, arrive après deux autres vagues. 

"Il y a eu trois vagues dans le banditisme. La première vague, c’était les Corses, qui étaient hyper-structurés, il y avait une logistique, on réfléchissait. On préférait se rapprocher des édiles, des magistrats éventuellement, des hauts-fonctionnaires de la police. Il y avait ce culte, ce fantasme de l’embourgeoisement. Ce banditisme à l’ancienne a laissé la place à un narco-banditisme des cités à la fin des années 1990, début des années 2000. Là, c’était beaucoup moins structuré. Il y avait une myriade de petites équipes au sein des cités. Et on avait tendance à passer à l’acte criminel et notamment les assassinats pour des motifs futiles ce qui n’était pas le cas dans un banditisme plus classique", explique-t-il. 

Le trafic de drogue, "le seul moyen de survivre"

Selon l’avocat pénaliste, aujourd’hui, le banditisme est un mélange des deux vagues précédentes. 

"Ils sont très structurés, ils ont des parrains qui n'ont pas du tout le profil d’un délinquant chevronné ou d’avenir et qui bénéficie de la logistique de ses aînés. Parce que les Corses ont bien compris que soit ils s’alliaient soit ils mouraient. Donc ils ont décidé d’utiliser les gros bras des cités pour garder la logistique, la décision et que les gens des cités puissent 'monter au charbon'", détaille-t-il. 

Il estime qu’actuellement, le trafic de drogue en France pèse plus 3,2 milliards d’euros. Et selon Gérald Pandélon, pour certains jeunes qui ont entre 16 et 25 ans et qui vivent dans des cités “abandonnées de la République”, c'est le seul moyen de survivre.

Guillaume Descours