Affaire Grégory: "Jean-Marie Villemin veut savoir la vérité encore aujourd'hui"

Deux membres de la famille Villemin ont été déférés vendredi au parquet général de Dijon, 32 ans après la mort du petit Grégory. Pour Florent Chevolleau, le réalisateur du 'Faites entrer l'accusé' sur l'affaire, il revient sur son enquête.

L'une des plus grandes énigmes criminelles françaises n'est pas encore résolue mais la justice pense enfin progresser: 32 ans après la mort du petit Grégory, deux membres de la famille Villemin ont été déférés vendredi matin au parquet général de Dijon.

Ces nouveaux rebondissements accréditent la thèse selon laquelle l'assassin du petit garçon n'aurait pas agi seul. "Le plus plausible pour beaucoup d'observateurs, d'enquêteurs et de magistrats, c'est la thèse de plusieurs personnes impliqués dans ce crime –Bernard Laroche, le couple Jacob-. Quand Christine Villemin a été totalement disculpée, il est dit dans l'arrêt que Bernard Laroche est certainement le ravisseur de Grégory, mais pas le meurtrier. A la fin de mon enquête, j'ai acquis la conviction qu'il ne s'agissait pas d'une seule personne", confirme Florent Chevolleau.

"Ce sont eux qui réclament des expertises"

Et de pointer la détermination des parents de Grégory: "Jean-Marie Villemin veut savoir la vérité encore aujourd'hui, il veut savoir si Bernard Laroche est bien le meurtrier de son fils. En le tuant, il a peut-être empêché la vérité d'éclore. Donc les parents de Grégory ne savent toujours pas. Et autant d'années après, ce sont eux qui réclament des expertises, ils veulent savoir la vérité".

Le journaliste d'investigation se dit aussi convaincu de l'existence d'un secret de famille. Jean-Marie Villemin était en effet la cible du corbeau en raison de sa réussite sociale que jalousait certains membres de sa famille.

Florent Chevolleau est convaincu qu'il ne s'agit pas de la seule raison de ce meurtre: "Je pense qu'il y a une histoire passée, on parle beaucoup du bâtard. Est-ce qu'il y a un deuxième enfant naturel dans cette famille? Trente ans plus tôt au moment de la naissance de Bernard Laroche, sa mère meurt en couches et aurait écrit une lettre à cette famille qu'on n'aurait jamais retrouvé. Il y a un vrai secret de famille. Le grand-père Albert était visé et ensuite c'est son fils préféré qui est visé à son tour. Donc on cible les Villemin, Jean-Marie mais aussi Albert, je pense qu'il y a une conjonction de deux secrets de famille".

P.B.