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Affaire Vincent Lambert: les directives anticipées auraient-elles pu éviter une bataille autour de sa fin de vie?

Les directives anticipées doivent permettre à une personne de détailler ce qu'elle souhaite ou pas pour sa fin de vie notamment en cas d'accident grave.

C’est une véritable bataille juridique et médiatique que se livrent d’un côté les parents de Vincent Lambert et de l’autre sa femme. En effet, l’homme est plongé dans un état végétatif depuis une dizaine d’années. 

En début de semaine, la sédation de ce dernier qui devait l’amener à mourir en quelques jours a été stoppée par une décision de la cour d’appel de Paris. C’est désormais au Comité international des droits des personnes handicapées de l’ONU de donner un avis définitif sur le sort de Vincent Lambert. 

Alors suite au rebondissement dans cette affaire, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a appelé chacun mardi à l'Assemblée nationale à remplir ses directives anticipées. Dans le cas de Vincent Lambert, auraient-elles permis de ne pas avoir ce débat interminable entre d’un côté ceux qui veulent le maintenir en vie et de l’autre ce qui estime qu’il vaut mieux le laisser partir ? 

Pour l’avocat Gilles-William Goldnadel, pas forcément. En effet, il estime que malgré les rapports et avis des médecins, il y a une polémique sur l’État de la conscience de Vincent Lambert et que donc la présence de directives anticipées n’aurait rien changé. 

Une certaine subjectivité

Un avis que semble également partager Fatima Aït Bounoua. En effet, si elle se dit actuellement en train de réfléchir à rédiger elle-même ses directives, notamment pour préserver sa famille, elle estime que certains points ne sont pas assez clairs et portent à confusion.

"Quand on se penche sur la question, on a des termes comme ‘obstination déraisonnable’, ‘maintien artificiel’, ‘sédation profonde’... Mais par exemple à partir de quand parle-t-on d’’obstination déraisonnable’? Ce qui fait que parfois, on se dit, que pour soulager notre famille on va donner nos directives, mais dans quelle mesure on va les soulager autant qu’on veut?", se demande-t-elle. 

Pour l'affaire Lambert, une nouvelle étape s'est ouverte mercredi. En effet, les parents ainsi que la soeur ont demandé le transfert vers une unité de soin spécialisée. Une décision qui ne leur appartient cependant pas. En effet, la tutrice légale qui a autorité n'est d'autre que la femme de Vincent Lambert. 

Guillaume Descours