Agression transphobe: "Pour une Julia filmée, combien d'agressions dans l'ombre?"

Une personne transgenre s'est faite agresser dimanche dernier place de la République. Les images ont suscité une vague d'indignation.

Julia, personne transgenre de 31 ans, a été malmenée et agressée place de la République dimanche dernier à Paris. La scène s'est déroulée en marge d'un rassemblement contre le président algérien Abdelaziz Bouteflika et les images ont suscité une vague d'indignation.

On peut voir la foule vociférer et Julia tenter de se défendre, mais recevoir des coups et des insultes, avant d'être mise à l'écart par le service de sécurité de la RATP.

"Ce que j’attends, ce n’est pas forcément que les gens soient punis, c’est que les choses avancent", a expliqué l'intéressée sur RMC ce matin. 

"Je trouve les images insupportables"

Les Grandes Gueules sont revenues sur cette agression ce mercredi matin, et la professeur de français Fatima Aït-Bounoua se dit profondément attristée par cette haine.

"Je trouve les images insupportables. Quand ils la touchent, c’est horrible, et on a envie de la défendre. La majorité des gens ne la défendaient pas, il y en a quelques uns qui l'aidait ça redonne confiance en l’humanité."

"Il y a des endroits où l’homophobie est bien plus prononcée, il ne faut pas avoir peur de le dire"

La néo-Grande Gueule Daniel Riolo explique quant à lui qu'il faudrait vraiment ne pas laisser cet acte impuni.

"Je suis régulièrement effaré par ce qui se passe sur les réseaux sociaux, mais en l’occurrence, si là ça peut permettre d’identifier et de choper le mec qui donne les coups. Ce serait assez satisfaisant."

Mais une telle agression ne se serait-elle pas également déroulée dans un autre cadre, comme à la sortie d'un stade, dans un quartier sensible, ou à la "Manif pour tous"? Le polémiste de l'After Foot en est persuadé.

"Oui, il y a des endroits où l’homophobie est bien plus prononcée, il ne faut pas avoir peur de le dire. Il y a des cadres religieux radicaux qui voient ces personnes comme le diable."

La professeur de français conclut le débat en ayant une pensée pour toutes les autres victimes d'agressions qui subissent cette haine sans pouvoir le prouver à l'aide d'images.

"Pour une Julia qui est filmée comme ça, il y a combien d’agressions dans l’ombre? Beaucoup, et des morts aussi."

James Abbott