Anne Hidalgo veut abaisser le droit de vote à 16 ans: "C’est une éducation à la citoyenneté, à la responsabilité démocratique", estime Anne Muxel

Lors de son premier meeting de campagne à Lille, Anne Hidalgo a déclaré, entre autres propositions, vouloir baisser à 16 ans le droit de vote. En effet, selon la candidate socialiste, "les élections perdent de leur sens quand la moitié des citoyens ne votent pas".

C’est une idée qui a déjà été évoquée dans le passé et qui a été reprise par la candidate socialiste à la présidentielle 2022, Anne Hidalgo: abaisser le droit de vote à 16 ans. Cette mesure aurait pour objectif de redonner le goût de la politique aux jeunes et de lutter contre l’abstention qui est de plus en plus forte au fil des scrutins ces dernières années.

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Pour Anne Muxel, chercheuse au CEVIPOF, ouvrir le droit de vote dès 16 ans permettrait d’éduquer à la politique dès le plus jeune âge.

“C’est une éducation à la citoyenneté, à la responsabilité démocratique, à l’engagement électoral, de façon précoce. Et les travaux de sciences politiques, des chercheurs, depuis longtemps, ont mis en évidence que plus on apprend à participer électoralement de façon précoce, plus on a de chances de continuer dans le reste de sa vie de participer aux élections. Donc il y a là, sans doute, une incitation, un phénomène d'entraînement qui pourrait opérer si on rabaisse le droit de vote à 16 ans”, estime-t-elle au micro des Grandes Gueules.

La même situation en 1974?

Pour autant, si l’idée fait son chemin entre les chercheurs, et donc même au sein de la classe politique, les principaux concernés ne semblent pas estimer que ce soit une priorité.

“Ça ne veut pas dire pour autant que les jeunes veulent cet abaissement, beaucoup d’enquêtes ont montré qu’ils ne le souhaitent pas en majorité. Mais en 1974, l’abaissement de l’âge du droit de vote de 21 ans à 18 ans n'était pas non plus souhaité par les jeunes de l’époque, ni par l’opinion. Donc la situation se répète”, ajoute-t-elle.

Lors de son meeting samedi, à Lille où elle a avancé son idée, Anne Hidalgo l’a justifiée en expliquant qu’elle ne comprenait pas “ce qui justifie encore d'exclure de la vie démocratique ceux qui sont le plus concernés par les décisions prises aujourd'hui".

Guillaume Descours