Assistance sexuelle: le témoignage de Patrick, handicapé, sur RMC
Le gouvernement a rouvert ce week-end le débat sensible sur le recours à des assistants sexuels pour les personnes handicapées: estimant que "la société a mûri" sur ce sujet, même s'il reste "tabou", la secrétaire d'Etat Sophie Cluzel a saisi le Comité consultatif national d'éthique (CCNE). "Je suis très favorable à ce qu'on puisse accompagner (la) vie intime, affective et sexuelle" des personnes handicapées, a déclaré Sophie Cluzel.
Un débat qui touché directement Patrick, 71 ans. Ce retraité est quasi-paraplégique et vit seul depuis le décès de son épouse il y a 5 ans. "Je suis seul et je ressens un besoin d'affection et de présence féminine. Un désir sexuel aussi même j'ai beaucoup de difficultés car je suis très abîmé", a-t-il raconté sur RMC.
"Je la vois régulièrement depuis 1 an"
"J'ai d'abord regardé sur internet et trouvé une association qui proposait des assistants sexuels en France. On m'a donné le contact d'une dame que j'ai payé 60 euros pour une heure. Cela fait un an que je la vois régulièrement. C'est une femme d'une cinquantaine d'années qui a un travail, qui n'est pas seule mais qui est très ouverte", a-t-il aussi détaillé.
Saisi en 2012, le CCNE n'avait pas donné de feu vert à la mise en place d'aidants sexuels, que certaines associations souhaitaient voir autorisés en France.
"Il n'est pas possible de faire de l'aide sexuelle une situation professionnelle comme les autres en raison du principe de non-utilisation marchande du corps humain", avait considéré le CCNE dans son avis. "La complexité de ce qui y est mis en jeu nous oblige à entendre les questions dérangeantes sur la dignité, la vulnérabilité, et les limites de ce qui est éthiquement acceptable", avait-il noté, jugeant "difficile d'admettre que l'aide sexuelle relève d'un droit-créance".