"Aux Etats-Unis, la liberté est au-dessus de tout": pourquoi les manifestations continuent malgré le confinement

Depuis plusieurs jours, les manifestations anti-confinement fleurissent aux Etats-Unis. Des rassemblements parfois encouragés par Donald Trump lui-même. Jean-Eric Branaa, spécialiste des Etats-Unis, était l'invité du "Grand Oral" des "Grandes Gueules".

Les Etats-Unis sont fortement touchés par l’épidémie de coronavirus. Dimanche, le nombre de morts dans le pays est passé à 40.661. Pourtant depuis plusieurs jours, et en dépit du confinement appliqué dans de nombreux Etats, des manifestations ont eu lieu au Texas, dans le Maryland, mais aussi à Denver ou dans le Colorado. Des manifestations encouragées par Donald Trump, lui-même.

Vendredi, il avait même demandé le déconfinement de trois Etats, le Michigan, le Minnesota, et la Virgine. Trois Etats aux mains des démocrates.

Pour Jean-Eric Branaa, spécialiste des Etats-Unis, les Américains, malgré leur volonté de manifester, ne sont pas inconscients des risques du coronavirus. 

“Les trois-quart des Américains sont confinés et comme chez nous, ils ont la même peur. La peur est ce qui a guidé la réaction des gens. Seulement aux Etats-Unis, il y a une idée qui s’ajoute c’est que la liberté est au-dessus de tout. La constitution respecte cette liberté, elle est même défendue. On explique qu’on ne peut pas confiner les gens contre leurs volontés. Et c’est bien contre ça que sont en train de manifester les gens aujourd’hui”, explique-t-il. 

La politique reprend le dessus

Il y a donc des manifestations contre le confinement, comme à Annapolis, capitale du Maryland, où les manifestants restaient en voiture, il y a également des manifestations pour des tous autres motifs. 

“On a vu des gens avec des armes par exemple en Virginie. Mais là, c’est parce que le gouverneur a signé des lois pour restreindre le droit de posséder une arme. Par exemple on ne peut plus acheter une arme si on est mineur et on ne peut plus non plus acheter une arme dans une foire sans avoir un contrôle des antécédents ce qui était le cas avant”, indique Jean-Eric Branaa.

Il précise que si Donald Trump a mis du temps à sortir du déni qui l’habitait quant au risque que représentait ce virus, avant d’assumer une attitude présidentielle en décrétant l’état d’urgence et la fermeture des frontières, il retombe en ce moment dans la politique, car la pandémie est en train de baisser. 

Guillaume Descours