RMC
Les Grandes Gueules

Chants homophobes: "Le supporter est vu comme un ennemi!" selon Alain Marschall

-

- - -

Dans les Grandes Gueules ce jeudi, Alain Marschall, supporter de l'OGC Nice, a regretté le déploiement de banderoles homophobes lors de matchs de L1. Avant de déplorer un manque de dialogue entre les groupes d'ultras et la LFP.

Ce mercredi, la rencontre de Ligue 1 entre Nice et Marseille a été interrompue lors de la première mi-temps.

Une décision prise pendant une dizaine de minutes après le déploiement de plusieurs banderoles à caractère homophobe. Ce n’est pas une première. Depuis le match Nancy-Le Mans du 16 août dernier, en Ligue 2, plusieurs matchs professionnels ont été interrompus à cause de chants homophobes.

"Ces chants, c’est de la connerie"

"Aujourd’hui, on veut des stades qui soient à l’anglaise ou à l’allemande avec des ambiances plus familiales où le chant est fait pour supporter ton équipe et non pas pour dévaloriser ou insulter l’équipe adverse, analyse Alain Marschall. On demande, en 3 matchs, de balayer un siècle de chants vulgaires. Je comprends la logique mais je pense qu’il faut dialoguer aussi avec les supporters. Ces chants, c’est de la connerie mais c’était pris comme un défouloir, comme un exutoire".

"Et si on se retrouvait autour de la table avant de sanctionner ?"

Supporter de l’OGC Nice depuis son enfance, Alain Marschall comprend que "l’on change d’époque" mais regrette que l’on veuille aller si vite. Il aurait souhaité plus de dialogue entre la Ligue de football professionnel et les groupes de supporters.

Pour les instances, "le supporter est vu comme un ennemi. On lui interdit de faire des déplacements dans les stades adverses parce qu’il est considéré comme un hooligan! Un peu de réflexion, un peu de bon sens. Et si on se parlait ? Et si on se retrouvait autour de la table avant de sanctionner?".

"J'ai fait partie de ces supporters..."

Pour lui le problème a été pris à l’envers et la situation devrait du coup perdurer quelques temps.

"J’ai fait partie de ces supporters qui, quand tu es dans une tribune populaire, traitent les équipes adverses de tous les noms, surtout quand les matchs étaient chauds, avoue-t-il. La situation va se reproduire dans tous les stades. Les supporters vont scander d'autres chants homophobes seulement pour aller chercher la confrontation avec la Ligue…"

Ce jeudi midi, la présidente de la Ligue, madame Nathalie Boy de la Tour a annoncé réunir le 5 septembre prochain "la Ligue des associations de lutte contre l'homophobie, l'association nationale des supporteurs et quelques autres associations" afin de "débattre tous ensemble".

Maxime Trouleau