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Les Grandes Gueules

Charles Berling dans les "Grandes Gueules": "Les gens sont capables de mettre 1000 euros sur un iPhone, mais pas 10 euros dans une place de théâtre"

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- - FRANCOIS GUILLOT / AFP

L'acteur regrette une évolution de la société où les Français préfèrent rester chez eux à se commander un repas et à regarder un film sur une plateforme de streaming.

Ils font partie des secteurs qui ont été les plus touchés pendant les deux années de crise du coronavirus: les théâtres. Fermés très longtemps, ils ont rouvert il y a quelques mois, bien que toujours sujet à un protocole sanitaire strict comme la présentation du pass sanitaire à l’entrée.

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Alors bien sûr, les théâtres ne sont pas ressortis indemnes de cette crise. Pourtant même aujourd’hui, alors qu’ils sont de nouveau dans la capacité d'accueillir du public, celui-ci n’est pas revenu dans les salles. Selon une étude il n’y a que 25% des habitués qui sont revenus au théâtre.

Pour l’acteur et directeur de théâtre Charles Berling, la crise du covid n’est pas la seule responsable.

“Fondamentalement moi, j’observe qu’il y a depuis 20 ans il y a une révolution numérique. Celle-ci est en marche, elle a été prodigieusement accélérée par ce qu’il s’est passé, elle est encouragée politiquement et tout ça malheureusement pour moi. Il faut considérer que le spectacle vivant est une diversité nécessaire et donc il faut le protéger”, explique-t-il.

Aller au théâtre coûte cher: "Faux"

Alors si les Français ne retournent pas au théâtre, c’est aussi peut-être pour une question de prix et de pouvoir d’achat. Une justification que réfute catégoriquement l’acteur.

“C’est une idée complètement fausse de croire que d’aller au théâtre coûte cher. En tout cas pour les théâtres nationaux, les centres dramatiques, on a même des billets suspendus. Les tarifs sont très bas parce qu’ils sont subventionnés. Les gens sont capables de mettre 1000 euros sur un Iphone, mais pas 10 euros dans une place de théâtre. Pour moi, ce n’est pas ça, le problème”, assure-t-il.

Il estime que c’est surtout une question d’habitude et d’état d’esprit. “Il faut que les gens entendent que ce n’est pas rester chez soi, se faire livrer de la bouffe en restant terré, qu’on va fabriquer une société et qu’on va créer de la convivialité", insiste-t-il. 

Guillaume Descours