Comment la crise sanitaire a suscité l'innovation en matière d'objets qui se nettoient tout seul
Nous sommes tous devenus un peu hypocondriaques ces derniers mois. Les poignées de portes, comme les boutons d’ascenseur, sont devenus des ennemis mortels. On se contorsionne pour les ouvrir avec leur coude. D’où cette idée assez géniale, une poignée de porte qui va se désinfecter automatiquement à chaque fois qu’on l’utilise. Ça s’appelle la Skoon Handle, c’est un ingénieur aéronautique basé du côté de Compiègne qui l’a mise au point, et il a eu le nez creux puisqu’il l’a sortie, juste avant le début de la crise sanitaire. Le principe est très malin, ça ressemble à une poignée de porte normale, sauf qu’en plus, vous avez une petite bague coulissante qui va, à chaque fois qu’on ouvre la porte, glisser le long de la poignée et déposer une fine couche de produit désinfectant.
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Donc, à chaque ouverture, la poignée est propre. Même si 10 personnes avant vous sont sorties sans se laver les mains. Il faut recharger la poignée une fois par semaine environ selon l’utilisation et changer les piles une fois de temps en temps. Génial pour lutter, au-delà du covid, contre la grippe, les épidémies de gastro et autres.
La cible, ce sont les hôpitaux, pour lutter contre les maladies nosocomiales, les crèches, les maisons de retraite, les hôtels, les toilettes publiques ou d’entreprises. Il faut compter 400 euros pour deux poignées en fonction des matériaux.
Des écrans tactiles qui se nettoient au contact des doigts
Mais la vraie horreur pour l'hypocondriaque, ce sont les transports en commun, avec les barres auxquelles on s’accroche pendant les trajets.
On fait difficilement plus dégoûtant que la barre centrale du métro ou celles du bus en termes de saleté. Des innovations sont en train de voir le jour. Une poignée de transports personnelle pour les transports en commun qui permet de se tenir sans toucher à quoi que ce soit a été mise au point. Ce sont des ingénieurs basés dans l’Ain qui ont eu cette idée. C’est une petite poignée, comme une poignée de valises, qui se range dans une poche. Vous entrez dans le bus, vous la sortez, vous la clipsez n’importe où sur la barre.
Elle a été conçue pour s’adapter au diamètre des barres de la plupart des bus et métros de France. Ça coûte une douzaine d’euros. En attendant, le rêve, la barre de métro autonettoyante est encore à l’état de concept.
Autre solution intéressante, commercialisée par le coréen LG, un stérilisateur pour les rampes d’escalator du métro. Un dispositif qu’on accroche en bas de la bande roulante sur laquelle on s’appuie lorsqu’on prend un escalator, et qui va, au fur et à mesure qu’elle déroule, diffuser des rayons UV qui foudroient instantanément bactéries et virus, ce qui fait qu’elle est propre en permanence.
Et les écrans tactiles qu’on trouve dans les fast-foods par exemple? Dans le genre nid à microbes, ce n’est pas mal non plus. En 2018 une enquête révélait des traces d’excrément et de staphylocoques sur des bornes Mcdo. Là encore, la crise sanitaire a suscité de l’innovation comme avec des bornes tactiles antimicrobiennes, bactéricides et virucides. Conçue par la start-up française Atlantic Tech, c’est un filtre transparent qui s’ajoute sur l’écran de la borne, et qui contient des ions d’argent encapsulés, qui se libèrent quand on le touche et qui vont détruire en continu tous les micro-organismes à la surface à 99,9%. Ça limite la transmission manu portée des maladies type gastro etc...
Au-delà des écrans, de plus en plus d’hôpitaux, de municipalités, d’écoles installent des films transparents du même genre sur les rampes d’escalier, les interrupteurs ou même les tables de la cantine.