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Les Grandes Gueules

Des enfants au pain et à l'eau pour des impayés de cantine: "On se croirait au Moyen Âge!"

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Du pain sec et de l'eau. C'est le menu réservé à deux enfants d'une école de l'Allier dont les parents n'avaient pas réglé la cantine depuis plus d'un an. Une décision qui a agité les "Grandes Gueules" de RMC.

La polémique enfle depuis une semaine. Deux frères scolarisés dans une école de Saint-Pourçain-sur-Sioule dans l’Allier, ont dû le 9 septembre, manger à l’écart de leur camarade à la cantine de leur école. Il ne leur a été servi que du pain et de l’eau à la place de la volaille qu’on put manger les autres élèves. Une décision prise par la ville, car les parents n’avaient pas inscrit leurs enfants à la cantine et n’avaient non plus réglé la facture depuis le mois de mai

Le maire a expliqué qu'il n'avait pas eu d'autres choix puisque les parents ne lui répondaient pas. Le soir-même, la totalité des sommes ont été payées.

Mais cette décision a fortement divisé l’opinion publique. Si certains estiment que les parents sont les seuls responsables de cette situation, pour d’autres la manière dont le problème a été traité dérange. En effet, pour quelques-uns comme le chroniqueur des Grandes Gueules, Etienne Liebig, c’est un chantage aux enfants. 

"Je trouve ça aberrant qu’une affaire de chèque de cantine, soit réglé dans les journaux. On se croirait au Moyen Age! Dès que quelqu’un fait une erreur, quel qu’elle soit, on va commencer à leur lancer des tomates au visage, on va les guillotiner, je n’en sais rien. Juste philosophiquement, l’idée que ça représente que sur une erreur, on mette les gens en pâture", affirme Hugo, instituteur. 

"Une caricature"

Les parents dont les enfants ont été mis au pain et à l’eau ont fini par régler la note que leur réclamait la mairie. Cependant, il reste encore 32 familles avec des impayés de cantine. Pour Etienne Liebig, la mairie avait tout de même d’autres solutions pour régler ce problème.

"Il y a une symbolique de la punition de type XIXe siècle. Le maire est passé dans la caricature et c’est absurde", affirme-t-il. 

Une méthode qui n’a cependant pas choqué David Dickens. "Je ne la trouve pas particulièrement violente. Ce n’est pas un acte qui va martyriser ces enfants", affirme-t-il.

Preuve du débat que cela à suscité, les délégués des personnels municipaux, qui ont dû écarter les deux enfants de la cantine, ont de leur côté prévenu la mairie: ils exerceront leur droit de retrait si la situation devait se reproduire.

Guillaume Descours