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Flambée des actes de délinquance: "Les policiers sont en souffrance parce qu'il n'y a pas de ligne directrice"

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Pour Guillaume Farde, depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron, aucun ministre de l'Intérieur n'a réussi à fixer un cap clair pour lutter contre la délinquance.

Depuis quelques semaines, les actes de délinquances sont en hausse en France. Depuis la fin du confinement, le pays a connu plusieurs événements violents que ce soit des rodéos, des violences provoqués par le port ou le non-port du masque, des manifestations, des agressions de pompiers, ou encore des actes d’incivilité dans les quartiers comme des tirs de mortiers ou des coups de feu. 

C’est notamment le cas à Nice. Une fusillade a eu lieu en plein jour. Une vidéo mise en ligne par un habitant du quartier des Moulins fait entendre une fusillade et montre des hommes en train de courir au loin, sous l'œil des clients à l'entrée d’un supermarché.

Le maire de Nice, Christian Estrosi, a demandé lundi des "moyens supplémentaires" et un "plan d'action immédiat permettant de rétablir l'ordre", jugeant la situation du quartier des Moulins "très préoccupante".

Pour Guillaume Farde, consultant sécurité à BFMTV, ces actes de délinquances et de violences ne sont pas nouveaux et s’inscrivent dans la continuité de 2019. 

“On assiste à une flambée des violences dans certains quartiers considérés comme sensibles ou des quartiers de reconquête républicaine comme ils sont appelés par le ministère de l’Intérieur. Ce sont ceux où l’on concentre des moyens particuliers. Mais le phénomène concerne l’ensemble du territoire avec notamment des villes de régions qui peuvent être des villes moyennes”, explique-t-il. 

Pas de ligne directrice

Selon lui si cette augmentation de la violence un peu partout en France est possible, c’est d’abord parce que le gouvernement n’a pas fixé de cap clair en matière de sécurité. 

“Du temps de Nicolas Sarkozy, il y avait une ligne, qu’on pouvait contester ou approuver, qui était la politique du chiffre avec des indicateurs pour mesurer l’indice de performance des policiers. Il voulait également que les policiers soient moins nombreux et mieux rémunérés. Mois nombreux, ils l’ont été puisque 13.000 postes avaient été supprimés sur le quinquennat avec des augmentations de salaire. Sous François Hollande, la ligne était de réarmer la France face au terrorisme. Il y a notamment une forte augmentation des moyens pour les services de renseignement. Mais depuis 2017, on a eu trois ministre de l’Intérieur en trois ans et il n’y a pas de ligne. Et donc les policiers sont en souffrance et sur le plan syndical, ils disent, nous réclamons des assises de la sécurité et qu’on nous dise enfin où on va”, affirme-t-il. 

Dans sa déclaration de politique générale, le 15 juillet, le nouveau Premier ministre Jean Castex a promis "une réponse ferme et sans complaisance" à des "faits inacceptables qui exaspèrent les Français", citant les violences "commises dans les quartiers des Grésilles et de Chenôve à Dijon, l'attaque ignoble contre un chauffeur de bus à Bayonne, les guets-apens tendus aux représentants des forces de l'ordre et à nos pompiers dans certains quartiers, les trafics en bas des cages d’escalier, la banalisation de la délinquance du quotidien".

Guillaume Descours