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Gratuité des transports en commun à Paris: "Il faudra bien financer et ça se fera par l’impôt qu’Anne Hidalgo s’est engagée à ne pas augmenter"

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Alors que la gratuité des transports en commun pour les plus jeunes doit être effective à la rentrée à Paris, les "Grandes Gueules" tiennent à rappeler que rien n'est jamais gratuit et craignent une hausse des impôts locaux.

En attendant la gratuité des transports pour tous à l’instar de certaines villes, la mairie de Paris promet des transports à zéro euro pour les moins de 18 ans dès la rentrée 2020. Les élus d’Île-de-France estiment de leur côté que cette mesure devrait s’appliquer aux mineurs de toute la région et voudraient voir la mesure s’étendre au-delà du périphérique. Car la mesure devrait permettre d’alléger le coût pour les ménages, faciliter la mobilité et lutter contre l’enclavement. Les villes qui ont déjà mis en place la gratuité des transports constatent

"Ce qui est gratuit n’a pas de valeur", juge de son côté Jacques Maillot sur le plateau des Grandes Gueules. "Il faut financer cette gratuité et cela se fera par l’impôt, qu’Anne Hidalgo s’est engagée à ne pas augmenter", ajoute-t-il.

"Les jeunes vont venir à Paris pour faire quoi ? ce qui compte c’est de venir à Paris pour aller dans des musées ou faire des choses qu’on ne fait pas dans sa localité", assure Barbara Lefebvre qui chiffre l’opération à 1600 euros par ménage en terme de taxes et d’impôts pour financer cette gratuité. "Si c’est gratuit c’est que quelqu’un paye par ailleurs pour qu’une poignée de jeunes prennent les transports en commun !".

"La gratuité entraîne le gaspillage mais..."

"En bon économiste je suis contre la gratuité parce que la gratuité entraîne le gaspillage. Mais j’ai changé d’avis et je suis pour la gratuité dans les transports en commun", tempère l’économiste Gilles Raveaud. Il n’y voit que des avantages sociaux et rappelle que la billetterie ne représente qu’une petite partie des recettes des réseaux de transport (25% en Île-de-France), déjà financés par les entreprises et les collectivités.

"À Dunkerque, une communauté de 200.000 habitants, le trafic a doublé le week-end. On a diminué le coût des contrôles et les tensions liées à ces contrôles. On constate que les jeunes en profitent beaucoup, ainsi que les plus âgés qui en profitent pour aller faire leurs courses plus facilement. C’est bon aussi pour la pollution puisque les gens sont nombreux à se débarrasser de leur seconde voiture", explique l'économiste.
Guillaume Dussourt