"Ils ont commencé à sévir en 1999": qui sont les black blocs ?

Éric Delbecque - Capture d'écran RMC Découverte
Après plusieurs manifestations relativement calmes, la mobilisation des gilets jaunes a connu un regain de violences samedi dernier à Paris notamment. Pointés du doigt, les black blocs des groupes mobiles habitués des manifestations, sont désignés comme le coupable idéal pour le gouvernement et les forces de l'ordre.
Pour Éric Delbecque, expert en sécurité intérieure, les membres des black blocs sont issus de l'ultra gauche: "Ils ont commencé à sévir en 1999 à Seattle (lors de manifestations à l'occasion d'un sommet de l'Organisation mondiale du commerce ndlr)".
"Pas un mouvement ou une idéologie"
"Black blocs c'est une technique de combat urbain. Ce n'est pas un mouvement ou une idéologie au sens propre. Ils ont beaucoup de modes pour s'organiser. Ils peuvent faire des assemblées générales ou bien fonctionner par petits groupes de 3 à 10", explique-t-il.
Jusqu'à 5.000 personnes
Pour lui les black blocs ont bel et bien un objectif politique mais pas seulement. L'expert en sécurité intérieure estime qu'ils ont également "un objectif d'image, adapté à la société du spectacle. Il faut qu'on les voit, cela doit être brutal et violent", assure-il sur notre antenne.
"Ils sont quelques milliers, mais c'est difficile à quantifier. On les estime entre 2-3.000 et 5.000 personnes globalement. Même si ce chiffre n'est pas impressionnant, il est très suffisant pour mettre en défaut un appareil d'état, il est très suffisant pour exister médiatiquement et être toxique", ajoute Éric Delbecque.
L'expert assure qu'il y a des "jeunes" mais également des quarantenaires. Ils sont liés par "un rapport à la violence": "L'ambiance d'un black bloc ça pourrait être comparable au film Fight Club, où un certain nombre de gens se rassemblent dans un lieu pour se taper dessus. Vous avez des profils différents, du trader au jeune un peu plus précaire", conclu-t-il.