La Haute-Garonne teste un revenu minimum pour les moins de 25 ans: "Si tu veux 500 euros va les chercher, on ne va pas te les donner"

Faut-il instaurer un revenu minimum pour tous alors que le RSA n'est accessible qu'à 25 ans? C'est ça la question à laquelle va tenter de répondre le département de Haute-Garonne en testant la mesure sur 1000 jeunes de 18 à 24 ans.

La Haute-Garonne va expérimenter la mise en place d’un RSA pour tous. 1000 jeunes du département âgés de 18 à 24 ans et tirés au sort vont recevoir 500 euros par mois sans contrepartie. Pour en bénéficier, outre l’âge, il faut témoigner d’un engagement citoyen pour les tirés au sort déscolarisés. L’expérimentation est prévue pour durer 18 mois, alors même que le gouvernement réfléchit à un dispositif similaire dont les contours doivent être présentés dans les prochaines semaines.

"Tous les politiques assurent que le travail vaut mieux que les aides. Je ne vois pas comment on peut le revaloriser dès l’instant où on le distribue à tour de bras de l’autre côté", peste sur le plateau des « Grandes Gueules » Johnny Blanc. "La seule chose qui rapporte de l’argent et qui créé de la richesse, c’est l’entreprise. Il faudrait réfléchir à comment faire pour avoir des salaires plus intéressants et importants que de voir comment on va taxer une entreprise pour redistribuer de l’argent".

"Oui quand tu es étudiant c’est dur et compliqué. Mais c’est normal, t’es étudiant, tu ne travailles pas. Il y a des centaines de milliers d’emplois qui ne sont pas pourvus notamment dans la restauration. Un moment stop. Si tu veux 500 euros vas les chercher on ne va pas te les donner", ajoute-t-il.

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"J’ai dû travailler et j’ai dû arrêter mes études"

"Cela me fait bondir ce que j’entends. Moi je suis à 60h par semaine entre mes cours et mon job à côté", s’énerve de son côté Ophélie, étudiante en Haute-Corse. "J’ai beaucoup moins de temps pour faire mon mémoire, ma soutenance, mon concours et mes différentes certifications. Si le temps que je passe au travail je pouvais le passer sur mes études plutôt que de bûcher de 22h à 2h du matin ce serait un plus", ajoute l'étudiante.

"Vous ne savez pas combien d’étudiants arrêtent leurs études parce qu’ils doivent travailler à côté. Je n’ai pas pu finir ma licence comme je l’aurait voulu. J’ai dû travailler et j’ai dû arrêter mes études. J’ai repris cette année. On ne nous donne pas 500 euros pour aller faire la fête. Il faut payer son loyer, son assurance, son essence", explique-t-elle très remontée.

L'expérience en Haute-Garonne doit débuter en mars 2022. Le montant de ces aides sera cumulable avec d'autres aides sociales et dégressif en fonction du revenu des parents des heureux élus.

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Guillaume Dussourt