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Le maire de Saint-Etienne sur RMC: "Dans les conditions actuelles, il est hors de question que je rouvre les écoles"

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Invité des "Grandes Gueules", Gaël Perdriau s'est dit "pas convaincu" par le discours d'Edouard Philippe à l'Assemblée nationale mardi. Selon, ce dernier a manqué de cohérence.

Il était nécessaire pour Edouard Philippe de convaincre lors de son discours pour détailler le plan de déconfinement. Devant les députés, le Premier ministre est revenu point par point sur les différentes mesures qui vont être mises en place à partir du 11 mai. 

Cependant, pour Gaël Perdriau, maire Les Républicains, de Saint-Etienne, le discours d’Edouard Philippe manquait de cohérence. 

“Je suis conscient que l’exercice auquel s’est plié Edouard Philippe est extrêmement compliqué. Mais il a manqué deux choses essentielles dans le discours pour sortir du confinement. Il fallait un cap, et surtout de la cohérence. Et je crois nous n’avons eu ni l’un ni l’autre. Dès ce matin, les ministres ont repris la parole et ont commencé à contredire Edouard Philippe”, explique-t-il au micro des Grandes Gueules.

"Garderie ou enseignement?" 

Il vise notamment la question du retour à l’école des enfants. En effet, si le gouvernement a dit que le 11 mai les écoles pourront rouvrir, mais c'est aux maires et au préfets de statuer sur quelles écoles et quelles classes pourront rouvrir. 

“On a l’impression que le cadre n’est pas précis et que le couple maire-préfet est un bon moyen pour le gouvernement de se délester de responsabilités et de questions précises et pratiques auxquelles le gouvernement n’a, aujourd’hui, pas de réponse. 
À Saint-Etienne, nous avons 16.000 enfants scolarisés dans 80 écoles. Dans des conditions comme celles d’aujourd’hui, il est hors de question que je rouvre les écoles pour ces enfants. D’abord, parce que le protocole sanitaire du gouvernement ne nous est pas encore parvenu et que la distanciation entre les enfants, pour neuf jours effectifs jusqu'aux vacances de juillet, c’est déraisonnable”, explique-t-il. 

Il estime que le gouvernement se cache un peu derrière l'argument des inégalités sociales et du décrochage scolaire. "On a surtout le sentiment qu’il faut remettre les gens au travail le 11 mai, on ne sait pas quoi faire des enfants et donc on les renvoie à l’école. C’est de la garderie ou de l’enseignement?”, demande-t-il. 

Gaël Perdriau estime que le modèle à suivre serait le système allemand. Celui-ci consiste à ouvrir que certains niveaux considérés comme charnières. “Ca, je peux le faire à Saint-Etienne”, indique-t-il.

Guillaume Descours