Les très courtes peines de prison bientôt supprimées: "Une très mauvaise idée"
Ce mercredi, le gouvernement présente son plan prison qui devrait permettre de réduire la surpopulation carcérale de 8.000 personnes. Le projet de la ministre de la Justice Nicole Belloubet qui sera présenté en conseil des ministres, réécrit l'échelle des peines pour éviter de courtes peines d'emprisonnement. En dessous d'un mois, les peines d'emprisonnement seront ainsi interdites tandis qu'entre un et six mois, la peine s'exécutera par principe dehors.
Pour Marie-Anne Soubré, l'avocate des GG, c'est une "très très mauvaise idée": "La sanction existe, donc venir nous dire que l'on va supprimer la sanction pour qu'il y ait moins de détenus, c'est quand même assez scandaleux. Ça voudrait qu'une peine en dessous d'un certain nombre de temps d'emprisonnement ne serait pas à faire?"
"On n'a pas d'argent donc on bricole"
L'avocate estime qu'une autre solution existe: "Pour aller vite, il y a une vraie solution, il faut enlever tous les détenus provisoires des prisons. Les prisons aujourd'hui sont pleines de gens qui n'ont pas été jugés. Et c'est ça le vrai scandale dans les prisons françaises. On prend le problème à l'envers. On n'a pas d'argent donc on bricole. On est régulièrement condamné par la Cour européenne. Même si on prévoit la construction de nouvelles places de prison, ça ne sera jamais suffisant et construire des prisons ça prend 10 ans".
Faut-il alors développer les peines alternatives? "Je pourrais y croire si on avait les moyens humains pour les mettre en œuvre, il faut pouvoir encadrer, il faut qu'il y ait des conseillers pour surveiller l'exécution, on n'a rien de tout ça!", a-t-elle aussi souligné.