Mois sans alcool: "Il y a une véritable hypocrisie, au nom de la culture du vin on passe sous silence le drame de l'alcoolisme"

Un rétropédalage express. Le mois de janvier, initialement voulu sans alcool par le gouvernement, n'a pas fait long feu. Si l'agence sanitaire Santé publique France n'a jamais annoncé officiellement la tenue de ce mois, l'AFP assure que le projet était bel et bien dans les petits papiers du gouvernement. Mais ce projet a vite été abandonné, sous la pression des lobbies de l'alcool assurent certains.
Lors d'un déjeuner avec des vignerons le 14 novembre dernier, le président de la République Emmanuel Macron aurait assuré y être opposé: "Le président m'a dit que le 'mois sec' était une fausse bonne idée", a assuré sur RMC, Maxime Toubart, président du Syndicat général des vignerons de la Champagne. Ce vendredi Marie-Anne Soubré a dénoncé "un hypocrisie totale" sur le plateau des "Grandes Gueules".
Des effets sur la santé et de nouvelles bonnes habitudes
"Je suis effarée. Je pense qu’il y a une véritable hypocrisie en France. Au nom de la grande culture française du vin, on passe sous silence le drame de l’alcoolisme en France. Quand on connait des gens morts de l’alcoolisme on ne rit pas de ça. Un mois sans tabac permet aux gens de se dire 'tiens il faudrait que j’arrête de fumer'. C’est un déclencheur, les médecins s’y mettent et les pharmacies aussi. Un mois sans alcool, cela serait la même chose, ce serait un déclencheur", a-t-elle assuré.
Selon une récente étude britannique, un mois sans alcool permet de montrer les effets de la sobriété, de prendre nouvelles bonnes habitudes, que l'on prolongerait pendant les onze autres mois. Ainsi, 71% des participants assurent avoir mieux dormi et 67% estiment avoir plus d'énergie et la moitié aurait même perdu du poids. Depuis 2013, le "#DryJanuary", imaginé par l'association britannique Alcohol Change Uk, a lieu chaque mois de janvier outre-Manche.