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"Nous jouons avec la vie des usagers", prévient un agent de maintenance de la SNCF

Cédric a expliqué la grève de certains agents de maintenance de la SNCF. Pour lui, les conditions de travail se détériorent au détriment des agents, mais aussi des voyageurs et de leur sécurité.

Nouveau mouvement de grève à la SNCF. Seulement trois TGV sur 10 circulent ce lundi dans l’ouest de la France. À l’origine du mouvement, 200 agents de maintenance du technicentre de Châtillon dans les Hauts-de-Seine. Ils dénoncent "une remise en cause des conditions de travail par la direction sans aucune concertation avec le personnel" selon Sud Rail.

Pour Cédric, agent de maintenance de la SNCF, les conditions de travail se sont fortement détériorées.

"Ça fait 19 ans que je suis au matériel à la SNCF. En 19 ans, j’ai vu l’évolution par rapport à la maintenance et par rapport aux conditions de travail et surtout par rapport aux pièces que nous réparons sur les différentes rames. La direction fait en sorte aujourd’hui que nous déshabillons Paul pour habiller Pierre, c’est-à-dire que nous prenons sur des rames usagées qui sont déjà en maintenance pour en habiller une autre, pour faire sortir les trains pour la rentabilité de la SNCF", explique-t-il. 

La sécurité de moins en moins respectée

Il pointe notamment du doigt des conditions de sécurité qui selon lui sont de moins en moins respectées à la SNCF. Il raconte notamment un épisode qu’il a lui-même vécu lors d’une visite de sécurité sur un TER.

"La rame était inapte parce qu’il y avait un disque de frein qui était fissuré. J’ai appliqué le document de maintenance que nous avons en interne et celui-ci me disait qu’il fallait faire un arrêt immédiat de la rame jusqu’au remplacement de ce disque. La hiérarchie a pris l’initiative de faire sortir ce train par une dérogation auprès de la direction du matériel. Nous jouons avec la vie des usagers", affirme-t-il.

Une autre grève est d’ores et déjà prévue pour le 5 décembre à l’appel de syndicats de la RATP et de la SNCF. Des syndicats qui ont d’ailleurs appelé à une grève illimitée. 

Guillaume Descours