"On nous envoie à la mort!": l'appel à l'aide de Nadège, surveillante pénitentiaire, face à la précarité de son travail

Cette rentrée s’annonce difficile pour la fonction publique. Les syndicats de police se sont tous réunis et ont appelé les policiers à se rassembler lors d’une "marche de la colère" en octobre, afin d’exprimer leur ras-de-bol après les 48 suicides de leurs collègues depuis le 1er janvier.
Depuis six mois, des services d’urgence sont en grève, réclamant à l’Etat plus de personnel, de matériel et une hausse de salaire. Enfin, les professeurs annoncent déjà des journées de mobilisation afin de manifester leur désaccord contre les réformes instaurées par Blanquer.
"Je me dis qu’il me reste une quinzaine d’années à vivre"
Nadège est surveillante pénitentiaire à Cherbourg. Elle aussi réclame plus de considération de la part de l’Etat pour sa profession, elle a lancé un véritable appel à l’aide au micro des Grandes Gueules.
"Une étude a démontré que la moyenne d’âge de décès des surveillants c’est 63 ans, donc je me dis qu’il me reste une quinzaine d’années à vivre. Plus fort taux de décès, plus fort taux de suicide, plus fort taux de dépression, d’alcoolisme et de divorces. Là je suis à ma 18e heure de travail sur 24. On est maltraités, on est pressés comme des citrons, on nous envoie à la mort. Il y a des collègues qui se font agresser tous les jours. On nous a promis une paire de chaussure l’année dernière, on l’a toujours pas reçue".
"On protège les gens au risque de notre vie"
Ce sont donc des moyens concrets que Nadège demande au gouvernement: "Il faut plus d’effectif, de matériel, de salaire aussi parce qu’on est les plus mal payés d’Europe, en faisant le pire boulot, que personne ne veut faire. On protège les gens au risque de notre vie".