"On va crever dans un silence total": le désespoir des gérants de boîte de nuit
Les boîtes de nuit toujours privées de déconfinement. Les établissements nocturnes n'ont pas d'autorisation de rouvrir et le dossier ne semble pas prêt d'être réglé. Au grand désespoir des nombreux travailleurs du monde de la nuit qui survivent seulement grâce au chômage partiel. Mais jusqu'à quand ?
Thierry, cadre d'une discothèque dans les Landes, est intervenu ce jeudi dans Les Grandes Gueules. Il a fait part de son impuissance et de sa colère alors qu'aucune perspective d'amélioration ne s'offre à son corps de métier.
"On était prêts à jouer le jeu et à supprimer les pistes de danse"
"Je suis solidaire avec tous les métiers du spectacle, les cinémas. Le problème c’est que ces gens travaillent à 50%, et nous on ne travaille plus du tout. Ca fait six mois qu’on est fermés sans aucune perspective de réouverture. Avec des aides à zéro ou qui tardent à arriver. On en a ras-le-bol."
Thierry regrette une certaine hypocrisie au vu des nombreux bars qui se sont mués en établissements nocturnes.
"Au moins on ne sera pas responsables de l’hécatombe. Mais les jeunes se sont organisés. Ce qu’ils n’ont pas fait en boîte ils l’ont fait ailleurs, dans des bars, des appartements, à la plage… "
"Les syndicats se sont vantés d’avoir arraché le fait de nous rembourser l’eau et l’électricité"
Si les discussions concernant une ré-ouverture des établissement était à un moment évoquée, les négociations ont vite échoué et le dossier mis tout en bas de la pile. Thierry reproche aussi aux syndicats de ne pas suffisamment se battre.
"C’est inhérent à l’incapacité de nos gouvernants de comprendre notre métier. On était prêts à jouer le jeu et à supprimer les pistes de danse. Malheureusement ceux qui nous gouvernent… Nous on n’est même pas représentés, on n’existe pas. On est 1.500 entreprises en France. On est peu représentés par les syndicats. Ils se sont vantés d’avoir arrachés le fait de nous rembourser l’eau et l’électricité. Pour des entreprises fermées on n’en consomme pas beaucoup je peux vous dire, ils sont tranquilles là-dessus."
Si le chômage partiel est une soupape de survie provisoire, l'avenir paraît bien sombre pour les salariés du monde de la nuit.
"Ca va être de pire en pire. Si on n’a pas de perspectives de réouverture, on va crever dans un silence médiatique total. On va tous crever les uns derrière les autres."