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"Pas de visage pâle de plus de 50 ans": selon Julien Lepers, Delphine Ernotte fait de la discrimination

Julien Lepers, ce jeudi, chez les Grandes Gueules.

Julien Lepers, ce jeudi, chez les Grandes Gueules. - RMC

Quelques jours après l'officialisation de son éviction de Questions pour un champion, qu'il présentait depuis 27 ans sur France 3, Julien Lepers a réglé ses comptes, ce jeudi, sur RMC. Et il a raconté, en détail, les coulisses de son licenciement de France Télévisions.

"C'est un licenciement violent, sévère, agressif, injuste". Quelques jours après l'annonce de son éviction de Questions pour un champion, qu'il présentait depuis 27 ans sur France 3, Julien Lepers règle ses comptes.

"Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions aujourd'hui, arrive en déclarant: 'je veux moderniser, rajeunir, féminiser, et je ne veux plus de visage pâle de plus de 50 ans'", s'étrangle-t-il, ce jeudi sur RMC. "Vous vous rendez compte de la puissance de cette phrase? Ça s'appelle une discrimination, qui est punie par la loi!"

"On a une télévision d’hommes blancs de plus de 50 ans et ça, il va falloir que ça change", avait prévenu Delphine Ernotte à son arrivée aux commandes de France Télévisions, en septembre dernier.

"Un scénario bien pervers"

Invité du Grand Oral des Grandes Gueules, Julien Lepers se remémore ce jour de décembre où il est convoqué par la direction de la boîte de production FreemantleMedia, après avoir enregistré "38 émissions de suite". "Je me suis retrouvé dehors du jour au lendemain, sans pouvoir dire au revoir à mes équipes, aux téléspectateurs, au public, que j'adore", s'indigne-t-il. "C'est un scénario bien pervers, pour que je ne puisse pas dire quoi que ce soit".

"J'ai passé trente ans de ma vie dans cette maison et je n'accepte pas d'être remercié du jour au lendemain, sans un rire, sans un merci, sans un geste, sans un pot, sans un cadeau, sans rien! Comme un chien!", enrage-t-il.

Pour lui, ce sont les téléspectateurs qui ont été visés.

"Je pense aux deux millions de gens que je quitte sans aucune explication. Ce n'est pas comme cela que l'on respecte les téléspectateurs, sur une chaîne de télévision de service public, qui doit montrer l'exemple", déplore-t-il.

"On touche à l'ADN des chaînes"

Sur la forme de son licenciement, Julien Lepers s'est senti "humilié"'. "Rien ne justifie que l'on me traite comme cela: en un jour, vous vous retrouvez dehors", dénonce-t-il. "Bien sûr que ce n'est jamais agréable, un licenciement. Est-ce que l'on ne peut pas le faire avec un peu d'empathie?"

L'animateur n'a pas caché son amertume de découvrir qu'un casting avait été organisé en vue de son remplacement, sans qu'il n'en soit informé. Son successeur, Samuel Etienne "m'a appelé et m'a laissé un message", raconte Julien Lepers. "Il m'a dit 'je suis désolé, je ne suis pas du tout dans le coup, j'ai passé un casting".

"Il y a des personnes qui sont dans mon équipe de production qui m'ont bien planté le couteau dans le dos puisqu'elles étaient au courant deux/trois mois avant que j'allais être jeté", s'émeut-il encore.

Et pour Julien Lepers, son éviction n'est qu'un début.

"Je connais le nom du prochain de la liste", prévient-il, en se gardant toutefois de le donner à l'antenne. "Ce qu'il se passe, en ce moment, à France Télévisions, est redoutable. Moi je le dis à tous les personnels de France Télévisions. Et que font les syndicats?", s'interroge-t-il. "On touche à l'ADN des chaînes".
C. P.