Plus de taulier à droite? "C'est aussi de la faute de Sarkozy qui a pris trop de place, trop de pouvoir, trop longtemps"
Les primaires, plus à la mode? Les Républicains désigneront leur candidat à la présidentielle par un vote de leurs seuls adhérents, au grand soulagement de la direction qui espère rallier Xavier Bertrand au processus, avec pour objectif d'avoir enfin un nom le 4 décembre.
Les adhérents de LR, appelés à se prononcer par voie électronique depuis vendredi soir, ont choisi pour près de six votants sur dix (58%) l'option d'un congrès à deux tours. Le taux de participation a atteint 50,28% des voix lors de ce congrès.
Bertrand, Pécresse, Barnier?
"C'est une bonne nouvelle, ça permet le 4 décembre que le débat soit clos" et que la droite soit "rassemblée derrière un candidat d'union", s'est félicité le patron du parti Christian Jacob, alors que depuis des mois le match piétine: Xavier Bertrand reste en tête à droite avec 14-15% des intentions de vote dans les sondages, qui ne le voient cependant pas au second tour. Viennent ensuite Valérie Pécresse, championne d'une "fierté française retrouvée", et Michel Barnier qui jouit d'une meilleure stature internationale.
Le vote de samedi portait concrètement sur une modification des statuts, qui depuis 2015 prévoyaient une primaire. L'expérience a laissé un goût amer en 2016, éliminant Nicolas Sarkozy dès le premier tour, et exacerbant les tensions jusqu'à l'échec de François Fillon à la présidentielle.
Les Républicains ont finalement choisi de réserver le vote aux seuls adhérents de LR "à jour de cotisation 15 jours avant le scrutin", avec un scrutin à deux tours.
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L'avis des GG
Charles Consigny (avocat): "Je comprends ce qu'ils sont en train de faire. Il y a trois candidats en capacité de remporter l'investiture, Pécresse, Bertrand, Barnier. Personne n'écrase ce match. Le seul resté fidèle à LR est Barnier. Je constate que Bertrand joue à un jeu étrange. Je suis sceptique. Quand on demande le soutien d'un parti on n'essaye pas d'en court-circuiter les règles. (...) La droite a de sérieuses chances de l'emporter en 2022."
Mehdi Ghezzar (chef d'entreprise): "La désunion a fait le drame de l'UMP, puis LR, il n'y a pas de taulier, pas de tête de gondole. C'est grave pour ce parti. Grave de ne pas avoir de tête d'affiche. Peut-être que c'est aussi un peu de la faute de Sarkozy qui a pris trop d'espace, trop de pouvoir dans ce parti pendant je ne sais pas combien d'années. On l'appelle Don Nicolas parce qu'il donne encore des bons points à chacun... Il faut aller lui baiser la main chez lui pour aller aux primaires... Je suis de droite, et ça me fait mal au coeur."
Etienne Liébig (éducateur): "C'est un manque de personnalité absolument incroyable. Au PS et chez LR ce sont des ventres mous, il n'y a pas quelqu'un qui émerge. Pas de personne qui peut incarner la France. Le sujet de la droite c'est l'entreprise et l'économie mais ils ne parlent que d'immigration pour se tirer la bourre avec Zemmour."