Policière victime d'une prise d'étranglement réalisée par un collègue: "Qu’est-ce que c’est con! C’est comme si un policier jouait avec son arme" dénoncent les "Grandes Gueules"

C'est une histoire à peine croyable en pleine polémique sur les techniques d'interpellation de la police et les violences policières que révèle Le Parisien. Une gardienne de la paix a déposé plainte contre un collègue après une clé d'étranglement, technique de maîtrise controversée que Christophe Castaner tente de supprimer de l'arsenal policier malgré la gronde de syndicats de police.
La scène s'est déroulé dans un train lorsque la policière a estimé que le mis en cause était "trop zen" pour intégrer l'Unesi, l'Unité nationale d'escorte notamment chargée des expulsion d'étrangers. Devant la remarque, le policier aurait alors tenu à monter à la gardienne de la paix qu'il était visiblement assez formé pour pratiquer différentes techniques d'intervention, notamment la fameuse clé d'étranglement.
Mais la démonstration s'est très mal passée: "Il m'a serré très fort le cou, m'a mis son genou sur la colonne vertébrale et m'a entraînée au sol", a assuré la policière lors de son dépôt de plainte, la pression s'intensifiant malgré ses demandes. "Je ne pouvais plus respirer ni parler. Je l'entendais me chuchoter des mots dans l'oreille, mais je ne comprenais pas ce qu'il me disait, car je me sentais partir", a-t-elle précisé à sa hiérarchie.
"Combien de fois dans les arts martiaux le professeur veut montrer une prise à un élève et cela se passe mal?"
"C'est complètement con, c'est comme si un policier jouait avec son arme. Cela m'inquiète car si ce policier se croit maître de la clé d'étranglement, combien d'autres estiment la maîtriser sans avoir été assez formé!", s'est insurgé Joële Dago-Sery sur le plateau des "Grandes Gueules" ce vendredi.
Pour Gilles-William Goldnadel en revanche, ce "fait isolé" ne mériterait pas l'attention médiatique qu'on lui porte, l'avocat estimant également avoir trop peu d'éléments pour s'exprimer: "En général je me méfie des réactions à chaud par rapport à un événement que je ne connais pas". Et de se lancer dans un parallèle particulier: "Combien de fois dans les arts martiaux le professeur veut montrer une prise à un élève et cela se passe mal ? Et bien on en fait pas non plus une affaire d'Etat. Pardon d'être prudent".
La policière a eu deux vertèbres déplacées et ne doit son salut qu'à l'intervention de deux autres gardiens de la paix présent lors de la scène. L'IGPN a été saisie de l'enquête ouverte par le parquet de Bobigny. Selon le service d'information de la police nationale (Sicop), cité par l'AFP, la direction centrale de la police aux frontières (DCPAF) a lancé une enquête administrative afin de déterminer les manquements professionnels.
Le policier mis en cause "a été retiré des missions sur la voie publique et n'est plus en contact avec le public", avant qu'il ne fasse éventuellement l'objet d'une sanction administrative à l'issue de l'enquête interne, a précisé le Sicop à l'AFP.