Rémunération de Carlos Ghosn: "L'argent public ne doit pas partir dans les poches de patrons délirants"

Emmanuel Macron a brandit la menace mardi. Le gouvernement pourrait "légiférer" si le conseil d'administration de Renault ne reconsidère pas la rémunération de 7,2 millions d'euros de Carlos Ghosn, accordée malgré l'avis défavorable de l'assemblée des actionnaires.
Mais la menace d'Emmanuel Macron ne soulève pas l'enthousiasme d'André Chassaigne, député Front de Gauche, invité du conseil des Grandes Gueules mercredi. "Macron montre les muscles mais en définitive, il n'en sort pas grand-chose", regrette le député qui s'accorde toutefois avec le ministre sur la nécessité d'une loi. "Nous avons déposé une proposition de loi qui va arriver en discussion le 26 mais et nous proposons notamment un encadrement", explique le député Front de gauche qui souhaite limiter la rémunération des grands patrons.
"On distribue suffisamment d'argent aux entreprises. Dans la mesure où on distribue de l'argent, où il y a des aides publiques, ça serait quand même la moindre des choses qu'on fasse en sorte que l'argent public ne parte pas dans les poches de quelques patrons complètement délirants qui arrivent à gagner en une journée l'équivalent de deux Smic annuels", lance André Chassaigne.
Rendre contraignant l'avis des actionnaires
Maurice Leroy, député Nouveau centre, également invité des Grandes gueules ne votera pas la proposition de loi d'André Chassaigne et ne s'accorde pas sur la méthode.
"Ce qui est extravagant dans cette histoire, c'est que ce sont les actionnaires qui prennent une décision et le conseil d'administration va à l'encontre. Je préférerais qu'on légifère en disant: il y a obligation de demander l'accord (des actionnaires), pas un accord consultatif, un accord qui s'impose", propose à son tour le député.
Pas suffisant pour Samia Ghali qui souhaiterait comme André Chassaigne voir ajouter "un plafond, parce qu'on sait très bien que, peut-être, des patrons iront graisser la patte de certains membres du conseil d'administration pour qu'on revalorise leur départ".