Rokhaya Diallo: "J'ai passé ma vie à m'identifier à des gens qui ne me ressemblaient pas"
Le film a eu un succès monstre dès sa sortie en salle. Black Panther, produit par les studios Marvel, a été à de multiples reprises par la critique, est considéré comme un tournant dans l’histoire d’Hollywood. En effet, c’était une première de voir à l’écran une majorité d’acteurs noirs, dont notamment le personnage principal et super-héros, T-Challah.
Pour Rokhaya Diallo, réalisatrice et écrivaine, invitée des Grandes Gueules de RMC à l'occasion de la sortie de son livre Ne reste pas à ta place, ce film a permis à certains d’enfin pouvoir se reconnaître dans un super-héros.
"J’ai vu un homme devant l’affiche de Black Panther qui hurlait sa joie et qui disait, je comprends ce que ressentent les personnes blanches quand elle voit des super-héros au cinéma", explique-t-elle.
Retard en France
Selon la réalisatrice, ce qui est d’autant plus intéressant dans ce film c'est d’avoir plus acteurs noirs qui interprètent différents rôles que ce soit celui du méchant, du super-héros...
"J’ai passé ma vie à m’identifier à des gens qui ne me ressemblaient pas, je me suis identifié à une princesse russe, à des héros de Balzac, à des super-héros japonais et aujourd’hui, de voir que des gens blancs peuvent s’identifier à des femmes qui me ressemblent, je trouve ça formidable", précise-t-elle.
Elle estime que ce film peut marquer un tournant, parce que "le cinéma forge le rapport au monde, et le regard sur le monde". Elle regrette qu'en France, le cinéma n'en soit pas à ce stade: "L'année dernière, il y a 16 actrices noires qui ont monté les marches du festival de Cannes, qui sont des actrices brillantes et qui ne trouvent pas de rôles à leurs mesures, dont Aissa Maïga, et Sonia Rolland", explique-t-elle.