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Roselyne Bachelot sur RMC: "Je pensais qu'on me rendrait justice, mais qu'après ma mort"

L'ancienne ministre de la Santé était l'invitée des Grandes Gueules ce mardi sur RMC et est revenue sur la gestion de la crise de la grippe H1N1.

Ministre de la Santé au moment de la pandémie liée à la grippe H1N1, Roselyne Bachelot avait été très critiquée pour sa gestion de la crise. Des millions d'euros avaient été dépensés en vaccins et masques qui n'ont pas tous été utilisés, parfois même jetés et brûlés par la suite.

Ces précautions qui avaient été prises à l'époque semblent moins ubuesques aujourd'hui en pleine pandémie de coronavirus qui a fait plus de 75.000 morts dans le monde au 7 avril, dont près de 9.000 en France.

Invitée des Grandes Gueules ce mardi, elle ne considère pas cela comme une revanche.

"J’ai du mal à considérer cela comme une revanche. Une revanche c’est quelque chose de joyeux, et je ne suis pas joyeuse. Je savais qu’on me rendrait justice et je pensais qu’on me rendrait justice après ma mort. Coup de bol: je n’ai attendu que dix ans."

Mieux vaut donc trop en faire que pas assez?

"Je trouve que la formule est mauvaise. Il faut en faire le maximum. C’est se mettre dans la situation la plus dangereuse même si elle apparaît comme la moins probable au départ."

H1N1: "Je rends vraiment hommage à la première phrase que m’avait dite Nicolas Sarkozy : “L’argent ne dois pas avoir d’importance pour toi, tu dois faire le maximum”"

Il y a trois attitudes de gestion de crise sanitaire selon Roselyne Bachelot, qui les a détaillées ce mardi matin dans Les GG:

"- Celle de Boris Johnson, de penser qu’il pourrait y avoir une immunité collective avec des dégâts humains considérables, de laisser les choses se faire en espérant une sorte de régulation naturelle. C’est inacceptable sur le plan éthique.
- Il y a la stratégie de la ligne Maginot d’essayer d’imaginer des scénarios et de déterminer le plus probable. Le problème étant que les virus c’est comme les ennemis militaires, ils attaquent toujours là où on n’a pas mis de précaution.
- Et il y a pour moi la seule stratégie acceptable, celle de la protection maximum. Et alors? Si on jette après, quelle importance? C’est ce qu’on a critiqué à l’époque. On avait tort. Je rends vraiment hommage à la première phrase que m’a dite Nicolas Sarkozy quand on a commencé à se préparer à la pandémie H1N1: “L’argent ne dois pas avoir d’importance pour toi, tu dois faire le maximum”. Et c’est la ligne politique qu’il m’avait confiée à ce moment-là."

Roselyne Bachelot explique avoir maintenant le sentiment que le gouvernement essaie de rattraper les erreurs du passé, notamment sur la question des masques. "Pas de chance que l’atelier du monde se situe là d’où est partie l’épidémie, elle aurait pu partir comme la grippe H1N1 du Mexique on n’aurait pas eu les mêmes difficultés."

J.A.