"Tu as peur de voir des Noirs à l'Assemblée nationale?": débat houleux dans les "Grandes Gueules" sur les statistiques ethniques
La porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, qui a rouvert ce week-end le débat autour des statistiques ethniques, y compris au sein de la majorité, y voit un moyen de lutter contre une "forme de racisme impensé" et de "réconcilier deux rives de notre société".
La France, à l'inverse des pays anglo-saxons, a interdit les politiques ciblées, les quotas ou les statistiques ethniques pour traiter tous les citoyens à égalité.
Une proposition avec laquelle notre "Grande Gueule" Barbara Lefebvre, n'est pas d'accord: "Je pense qu'il faut lutter contre les inégalités sociales et territoriales. Parfois, ces inégalités peuvent se confondre avec des questions ethniques parce qu'il y a eu des regroupement territoriaux ou des politiques urbaines (...) Les statistiques ethniques, c'est le retour de la race".
Et de poursuivre: "Je ne nie pas vos bonnes intentions seulement, vous ne vous rendez pas compte que vous ouvrez la boîte de Pandore", affirme la professeure d'Histoire.
"Tu m'insultes et tu te fous de moi-là!"
Face à ces arguments, Etienne Liebig, favorable aux statistiques ethniques, s'est voulu provocateur: "De quoi tu as peur? Tu as peur demain de voir des Noirs à l'Assemblée nationale?"
Une question, qui n'a pas manqué de mettre le feu aux poudres sur le plateau de nos "GG".
"Tu m'insultes et tu te fous de moi là!", s'est emportée Barbara Lefebvre. "Une personne métisse, est-ce qu'elle est obligée de choisir? Est-ce qu'elle a envie de choisir? Si ton père est musulman et que ta mère est juive, t'es obligée de cocher quelle case?".
A l'inverse, si Etienne Liebig défend cette possibilité de mettre en place les statistiques ethniques, c'est pour permettre une représentation nationale: "J'aimerais être dans un pays où les gens qui sont à la tête de ce pays soit représentatifs de ce qu'est le pays. Et ces statistiques permettraient cela".