Une association veut déboulonner une statue de la Vierge: "Ils ont réussi à unir tout le monde pour sa sauvegarde", s'amuse le maire

Le maire de La Flotte en Ré a réagi sur RMC au recours de la "Fédération de la libre-pensée" qui compte faire retirer une statue de la Vierge Marie située au sein de la commune.

Pour l'instant, elle est toujours là. Ni déboulonnée, ni déplacée. Mais pour combien de temps? Une statue de la Vierge Marie est au centre de l'attention de la commune de La Flotte en Ré (Charente-Maritime) ces derniers jours, un débat qui retrouve même un écho national aujourd'hui.

Percutée par un automobiliste en 2020, l'édifice a été remis en place il y a quelques mois à l'identique par les équipes de la mairie. C'est à ce moment là qu'une association de défense de la laïcité (la "Fédération de la libre-pensée") a déposé un recours devant le tribunal administratif estimant que c'est un symbole religieux qui n'a rien à faire au coeur de l'espace public.

"Cette statue a une histoire"

Invité d'Estelle Midi mardi sur RMC, le maire de la commune rappelle que cette statue n'a pas qu'une portée religieuse mais surtout historique, étant un hommage aux soldats de la commune morts pour la France durant la Seconde Guerre mondiale.

"Cette statue a une histoire. Pendant la guerre, certains habitants sont morts au combat, d'autres sont revenus. Dans le village, tout le monde voulait honorer les morts mais aussi ceux qui ont combattu et sont revenus. (...) Cet objet fait partie du patrimoine de la commune."

"On va attendre sagement ce que nous dit la justice"

Cette statue a été érigée à la base sur un terrain privé devenu public car il a fallu construire un rond-point. Le département a acquis la parcelle et la statue avait été déplacée. Le maire espère ne pas avoir à le faire une nouvelle fois en raison de ce recours.

"Elle a déjà été déplacée plusieurs fois par le passé, on ne va pas faire que de la promener! Il y a de la passion dans le débat et je trouve ça merveilleux, mais je pense qu'il faut faire un peu redescendre le soufflé. Le jugement est pour bientôt, début mars. Je suis de ceux qui ne crient pas avant d'avoir mal, donc on va attendre sagement ce que nous dit la justice."

La polémique a en effet vite enflé sur les réseaux sociaux, et certains politiques se sont emparés du sujet. Mais l'édile estime au final que cette association est parvenue à quelque chose qui n'était pas son objectif initial: unir beaucoup de monde pour défendre cette statue anodine.

"On devrait trouver tout ce qui peut réunir les gens dans cette période. Et cette fédération a réussi à rassembler beaucoup de monde pour la défense de cette statue. Ca a pu avoir ce mérite au moins!", s'amuse-t-il.

L'affaire rappelle la polémique liée au déboulonnage d'une statue de Saint-Michel aux Sables-d'Olonne (Vendée), où la justice avait ordonné son déplacement. Verdict début mars pour voir si cette mobilisation pour la statue de l'Île-de-Ré aura compté avant la décision de la justice administrative.

J.A.