Une comédie sur l’islam radical? "Il était temps de toucher ce sujet avec la légèreté qu’il faut"
Faire une comédie en parlant de l’islam n’est pas un défi gagné d’avance. C’est pourtant le pari qu’a tenté la réalisatrice Sou Abadi, d’origine iranienne. Son premier film Cherchez la femme sort en salle ce mercredi et raconte l’histoire d’Armand, amoureux de Leila. Tout va pour le mieux dans ce couple, jusqu’au jour où, de retour d’un voyage au Yémen, le frère de Leila, radicalisé, n’autorise plus sa sœur à mettre le nez dehors. Pour continuer à voir son amoureuse, Armand enfile le voile intégral et se fait passer pour une jeune musulmane. Invitée des Grandes Gueules, la réalisatrice explique son choix d’avoir utilisé l’humour pour parler d’un sujet aussi sensible.
"Chacun fait les choses de sa propre manière. J’ai vu beaucoup de films qui traitaient ce sujet de manière dramatique et qui étaient très efficaces. Je ne veux pas donner de leçons aux autres, mais je pense qu’il était temps d’en rire. Il était temps de désacraliser tout ça. On a tous été choqué par les attentats et les gens ont déjà subi beaucoup de violence. Il était temps de toucher ce sujet-là avec la légèreté qu’il faut".
La réalisatrice, invitée des Grandes Gueules, ne cible pas un public en particulier. Elle explique que pendant la promotion du film, beaucoup de membres de la communauté musulmane l’ont remercié d’avoir fait ce film. "Je veux que ce film touche tout le monde. Aussi bien les jeunes des quartiers que les millions de Français qui regardent la communauté musulmane. On a fait trois semaines d’avant-première et beaucoup de gens de la communauté maghrébine sont venus me voir pour m’embrasser, me remercier, me dire que c’était un film utile. Ils me remerciaient de parler de l’islam, de la religion et pas seulement de l’intégrisme".