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Une dérogation au couvre-feu pour la fin du Ramadan: "Peut-on prendre le risque? Clairement non", estime Jérôme Marty

Ce mardi, le Conseil d’État va examiner une demande d'exception à la règle du couvre-feu. Ceci afin que les fidèles musulmans puissent célébrer la nuit du destin le 8 mai prochain, une fête pour profiter de la fin du Ramadan.

Le conseil d’Etat doit décider ce mardi s’il accorde ou pas aux musulmans une exception aux règles du couvre-feu pour les fêtes de la fin du Ramadan. C’est la Grande Mosquée de Paris qui a déposé un recours auprès du Conseil d’Etat. 

Dans son recours elle a demandé une "dérogation nationale" pour que les musulmans puissent aller à la mosquée pour prier de 21 heures à 2 heures du matin.

Cependant pour Barbara Lefebvre, c’est qu’il y a des antécédents.

“En mars il y a deux associations catholiques qui ont fait cette demande concernant les offices catholiques nocturnes de la semaine sainte. Le conseil d’Etat a dit non. Me semble-t-il la situation sanitaire est semblable donc je ne vois pas pourquoi la Grande mosquée de Paris se verrait aujourd’hui accorder ce point. La loi de la République est la même pour tous d’ailleurs les musulmans l’avaient très bien compris l’année dernière. Le fait que ce soit la Grand mosquée de Paris et pas le CFCM qui le demande révèle bien les tension aujourd’hui extrèmement forte au sein de l’Islam de France.”, indique-t-elle. 

Trop de risques? 

Pour le médecin Jérôme Marty, ce n’est pas tant l’autorisation pour des musulmans ou pas c’est le problème des rassemblements dans des lieux clos.

“Je rappelle que le coronavirus a commencé en France après le rassemblement évangélique à Mulhouse. On est encore très haut, le virus circule sur le territoire. Un rassemblement avec possiblement plusieurs centaines de personnes dans un lieu clos possiblement non-ventilé avec des gens les uns contre les autres… Peut-on prendre le risque? Clairement non”, assure-t-il. 

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Le Conseil du Culte musulman de France (CFCM) n’a pas déposé de recours de son côté et s’en est expliqué dans un communiqué. “Compte tenu des horaires du couvre-feu imposées par la situation sanitaire de notre pays, les prières de cette nuit bénie ne pourront malheureusement pas se tenir dans les mosquées à l'exception de la prière de l'Aube pour laquelle une tolérance a été obtenue”, ont-ils indiqué.

Guillaume Descours