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Une infirmière demande le port du masque et se fait tabasser: "La situation devient critique mais la prison n'est peut-être pas la solution"

Après avoir demandé à des jeunes de porter le masque dans un bus, une infirmière s'est faite tabasser à Neuilly-sur-Marne. Le maire de la ville souhaite en finir avec "la culture de l'excuse" mais ne veut pas faire de la prison une solution.

À Neuilly-sur-Marne, une infirmière s’est faite rouer de coups dans un bus mardi dernier. Cette dernière avait pourtant seulement demandé à ses deux agresseurs de porter le fameux masque, obligatoire dans tous les transports en commun.

Une demande qui n’a donc pas plu aux deux jeunes d’à peine 16 ans qui n’ont pas trouvé d’autres moyens que de tabasser à coups de pieds, à coups de poings puis à coups de tête cette pauvre infirmière afin de montrer leur mécontentement.

"Il faut arrêter avec la culture de l’excuse"

Les deux jeunes hommes ont été interpellés immédiatement avant d’être placés en garde à vue. Cette situation n’est pas sans rappeler celle de Bayonne où un chauffeur de bus avait été retrouvé en état de mort cérébrale après avoir été roué de coups alors qu’il avait demandé à des passagers de porter le masque.

"Il faut arrêter d’avoir un discours qui excuse et qui cherche des excuses à des actes inqualifiables, injustifiables et intolérables, lance le maire de Neuilly-sur-Marne sur RMC. Il faut arrêter avec la culture de l’excuse. Un peu de fermeté ne ferait de mal à personne. Cet acte est injustifiable et les agresseurs en répondront".

Ces deux jeunes "défavorablement connus des services de police ne sont d’ailleurs pas les premiers à commettre des délits similaires. Zartoshte Bakhtiari raconte que "le 13 juillet dernier, pour les cérémonies du 14 juillet, j’ai eu des jeunes de 13 ou 14 ans qui sont montés aux panneaux pour arracher les caméras de surveillance".

"On est dans une situation où on n’a plus aucun interlocuteur à qui parler"

Le maire de la ville ne veut pas non plus être dans le tout-répressif. "Il y en a que l’on peut accompagner et il faut le faire, il ne faut pas les abandonner. Il fut une époque où il y avait des activités pour les 14-17 ans. Aujourd’hui il n’y en a plus. Il faut à la fois le côté préventif et aussi le côté sanction. Il faut un discours de fermeté mais en même temps d’ouverture sur le reste".

Problème, explique-t-il, il est difficile de communiquer avec ces jeunes car le rôle de la famille est parfois très succin voire inexistant.

"Aujourd’hui, il y a des jeunes qui ne respectent plus rien et n’écoutent même plus leurs parents. On est dans une situation où on n’a plus aucun interlocuteur à qui parler. Que fait-on ? Soit on abandonne et on trouve des excuses soit on agit avec fermeté".

Pour autant l'élu pense que "la prison n’est peut-être pas la meilleure des solutions. Il faut tout de même en trouver une et rapidement car la situation devient très critique".

Les Grandes Gueules (avec Maxime Trouleau)