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Les Grandes Gueules

Une ministre espagnole veut offrir 20.000 euros à chaque jeune: "Une excellente idée"

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Avant les élections législatives anticipées, Yolanda Díaz, la ministre espagnole du Travail et candidate, propose que tous les jeunes de 18 ans reçoivent la somme de 20.000 euros.

Une promesse électorale surprenante. Yolanda Díaz, la ministre espagnole du Travail, candidate de la gauche radicale aux élections législatives anticipées, propose d’offrir 20.000 euros à tous les jeunes Espagnols à leur 18e anniversaire. Une somme qui leur permettrait de financer leurs études, une formation ou de créer leur entreprise. D’un coût estimé à 10 milliards d’euros, la mesure serait financée par une taxe sur les riches, ceux qui gagnent plus de 3 millions d’euros par an. C’est son parcours personnel qui inspire Yolanda Díaz. Fille d’ouvriers, elle n’a pas pu devenir inspectrice du travail, comme elle le souhaitait, à cause des conditions financières de ses parents.

"Je trouve que c’est une excellente idée, juge Wallerand Moullé-Berteau, jeune entrepreneur, dans "Les Grandes Gueules" ce vendredi sur RMC et RMC Story. Je la défends à 100%. Ce qui est le plus difficile pour les jeunes, c’est d’avoir le petit capital supplémentaire qui permet de monter des projets. Moi, c’est sûr que ça m’aurait aidé, même si j’ai réussi à me débrouiller sans. J’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’ont soutenu. Là, c’est plus universel, ça met tout le monde sur un pied d’égalité. C’est une excellente idée à trois niveaux. Le premier, pour financer l’éducation parce que les écoles coûtent une blinde. Le deuxième, pour l’investissement immobilier, alors qu’aujourd’hui il n’y a qu’un tiers des Français qui sont propriétaires de leur logement. Le troisième, c’est pour lancer des boites et des projets."

Avocate, et maman, Marie-Anne Soubré estime aussi que ces 20.000 euros permettraient de régler des potentielles difficultés au cours des études pour les jeunes. "J’aurais trouvé ça super, ça m’aurait évité de prendre un prêt étudiant pour ma fille, explique-t-elle. Quand tu fais des études de médecine, t’es obligé de payer des sociétés privées pour faire des cours supplémentaires. J’en ai pour 10.000 euros. C’est une excellente idée, tu investis sur la jeunesse."

"Quand on vous donne, vous n’avez plus envie d’avoir"

Mourad Boudjellal, qui a lui fait fortune en tant qu’éditeur de BD, se méfie lui de l’effet potentiel d’un tel cadeau. "Je ne sais pas si c’est une bonne idée, mais il y a des inégalités énormes, souligne l’ancien président du RC Toulon. Moi, je suis un enfant de pauvres. J’ai eu la chance de réussir et mes filles ont la chance d’avoir des choses que tous les Français ne peuvent pas avoir. Pour leurs études, elles ont un appartement à Paris, de l’argent, pas besoin de faire des petits boulots d’été. C’est un certain confort qu’un enfant d’ouvrier n’aura pas. Moi, à l’époque, je trouvais que c’était injuste. Et là, je trouve ça aussi injuste pour d’autres. Comment rééquilibrer la situation? Il faut que tous les enfants qui naissent dans ce pays aient les mêmes chances de réussite. L’éducation, l’école, les études, c’est un facteur de réussite. Je ne sais pas si c’est une bonne idée de donner 20.000 euros à chacun… En économie, je pars du principe que quand on vous donne, vous n’avez plus envie d’avoir. Et il faut peut-être revoir par exemple le coût des grandes écoles, qui est exorbitant."

La proposition de Yolanda Díaz a été très critiquée par la coalition au gouvernement, dont elle fait partie, notamment sur son financement.

LP