"Une volonté d’intimider": Bernard de La Villardière dénonce des agressions à l’aéroport de Roissy

"Des baltringues et des traîne-savates". Bernard de La Villardière, le présentateur d’Enquête exclusive sur M6, a dénoncé sur X ce mercredi un "comité d’accueil" qui l’a insulté de raciste et d’islamophobe. Dans Les Grandes Gueules ce jeudi sur RMC et RMC Story, il estime qu’il s’agit d’"une stratégie de conquête du territoire et d’intimidation". "Ce ne sont pas des faits isolés. Ce sont des gens qui se constituent en groupe et je suis là pour leur dire qu’ils ne me font pas peur", assure-t-il.
"C’est ce qu’il se passe depuis quelques années, me concernant, détaille Bernard de La Villardière. A chaque fois que j’arrive dans ce pays, que je rentre chez moi après des voyages à l’autre bout du monde, je suis souvent agressé à Roissy, verbalement, par des gens qui sont là, souvent des faux taxis. On se demande que qu’attend Roissy-Charles de Gaulle pour faire le ménage. Il y a une police des faux taxis, mais je pense qu’ils ne sont pas assez nombreux et les vrais taxis s’en plaignent régulièrement. Quand je passe, c’est: ‘Ah, La Villardière, islamophobe, raciste…". Avant, je faisais 100 mètres et j’entendais vaguement derrière moi. Aujourd’hui, ils viennent face à moi pour m’insulter et donc je ne l’admets pas."
"J’ai l’impression que je prends plus de risques aujourd’hui en France que dans d’autres pays où je vais depuis des années, ajoute le présentateur de M6. Ces dernières années, deux fois, j’ai dû interrompre des tournages parce que des gens sont venus vers moi pour me dire ‘allez-vous-en sinon on va vous égorger’. Cela s’est passé à Saint-Brieuc et sur les quais de Saône à Lyon. C’est un vrai scandale. Ce sont des menaces de mort directes."
"C’est une volonté en France de conquérir le territoire, d’intimider tous ceux dont on estime qu’ils sont islamophobes parce qu’ils critiquent des régimes islamistes, souligne Bernard de La Villardière. Je vais en Afghanistan, en Irak… J’ai dénoncé les exactions de Daesh en France et à l’étranger. Je trouve ça injuste parce que j’estime qu’il y a des islams et j’aimerais un jour produire un documentaire dans lequel on raconterait comment les musulmans du sud s’adressent à ceux du nord en leur disant ‘ne basculez pas dans l’islamisme, parce qu’on a connu, on connaît’. On pense notamment ce qu’il s’est passé en Algérie dans les années 1990. On a souvent l’impression que les musulmans sont au sud et les islamistes au nord, ce qui est quand même incroyable."
"Une émission d’enquête qui a forcément mauvais esprit"
Sur le plateau des Grandes Gueules, la juriste Julie Martinez "inacceptable" que Bernard de La Villardière. Mais elle assure avoir été elle-même touchée par un reportage d’Enquête exclusive. "Moi, j’ai grandi à Sarcelles. Je me rappelle d’un reportage en Seine-Saint-Denis que vous aviez fait qui m’avait profondément blessée. Je ne dis pas que vous récoltez ce que vous avez semé, parce que ce n’est pas juste et qu’on n’a pas le droit d’être insulté dans notre pays. Mais il y a quand même une polarisation que vous avez créée sur certains de vos reportages."
"Enquête exclusive, c’est une émission d’enquête qui a forcément mauvais esprit, lui répond Bernard de La Villardière. Je vais traiter de l’agro-mafia en Sicile et dans la région de Naples, dimanche prochain. Le lendemain, les Italiens qui vivent en France ne vont pas m’arrêter dans la rue en me disant ‘vous détestez mon pays, c’est épouvantable, vous êtes italophobe’. Concernant Sarcelles, François Pupponi, qui a été maire, disait à l’époque ‘circulez, il n’y a rien à voir’. Et aujourd’hui, il dénonce un certain nombre de choses dans cette commune qu’il a gérée. Sur ce reportage sur la Seine-Saint-Denis dont vous parlez, vous avez une mémoire sélective parce que justement, on a beaucoup insisté sur les start-uppers, les gens de ce département… Quand on traite des banlieues, on fait très attention à être un peu équilibré."