Fin de vie, dons d'organes: "Ce n'était plus ma fille, c'était une coquille vide"
Les traitements pour maintenir en vie Vincent Lambert, en état végétatif depuis dix ans, ont repris mardi, conformément à la décision surprise de la cour d'appel de Paris. Un énième rebondissement qui pose la question de la fin de vie.
Une histoire qui fait écho à celle d'Aurizia qui a tenu à apporter son témoignage ce mercredi dans M comme Maïtena.
"Son compagnon m'a appelé pour me dire que ma fille était à l'hôpital dans le coma. J'ai appelé mon fils, je n'étais plus capable de conduire. Je suis arrivée à l'hôpital et c'est la seule et unique fois que j'ai vu un médecin. Au moment où j'ai mis la main sur la poignée de la porte où se trouvait ma fille, un médecin s'est rué sur moi, donc ça a été très violent, et m'a demandé si je voulais donner les organes de ma fille. En un quart de seconde, j'ai compris que ma fille était perdue. Je n'ai pas vu d'autre médecin et on ne m'a rien dit, rien expliqué", a-t-elle raconté sur RMC.
"Elle respirait mais ce n'était plus ma fille"
"Quand je suis rentrée dans la pièce, j'ai vu ma fille entubée de partout, je me suis approchée d'elle, son corps était chaud, elle respirait mais ce n'était plus ma fille, c'était une coquille vide, elle était déjà en état de mort cérébrale. C'était très violent mais je me suis demandé ce que ma fille aurait voulu. Ma fille était quelqu'un de profondément généreux et je sais qu'elle aurait voulu donner ses organes. J'ai dit oui tout de suite mais j'aurais aimé que ça se passe un peu plus en douceur. J'étais la personne qui connaissait le mieux ma fille, je sais ce qu'elle était", a-t-elle aussi.