Incendie de son domicile, lettres anonymes… Le quotidien d'une fille de prêtre
Des enfants de prêtres seront reçus par des évêques de France à la mi-juin. Un geste d'ouverture inédit sur un sujet hautement tabou dans l'Eglise catholique. Le sujet est extrêmement sensible dans l'Eglise catholique, l'existence de ces enfants étant une preuve des manquements à la règle du célibat des prêtres imposée depuis le XIe siècle.
Léa, 44 ans, fille de prêtre et membre de l'association Les enfants du silence, a témoigné de son quotidien lorsqu'elle était petite fille. Son père ayant quitté la prêtrise, elle ignore alors la situation taboue de sa famille: "On a subi énormément de rejet, de violences, d'humiliations. J'ai découvert que mon père était prêtre peu à peu. Quand vous avez 6 ans, que l'on incendie votre maison, que l'on tue vos chats, qu'on vous envoie des lettres anonymes, des colis avec des excréments, vous vous demandez ce qu'il se passe. Et peu à peu vous comprenez. Donc je l'ai découvert comme ça, c'était très violent".
"C'est très violent"
Une situation qui a ému le père Venard, prêtre aumônier militaire, également présent sur le plateau de M comme Maïtena: ""Cette violence, je la découvre. Nous appartenons à une religion qui prône l'amour de son prochain, et découvrir que parce qu'une situation déplaît, on puisse arriver à de telles extrémités, c'est déconcertant, c'est même abject. C'est une contradiction avec la foi même que l'on est censé porter".
En janvier, le pape François avait clairement rejeté toute remise en cause générale du célibat des prêtres, qu'il considère comme un "don pour l'Eglise", qui ne peut pas devenir "optionnel".