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Che Guevara "avait le goût du sang des autres, on porte un culte à un assassin"

Jacobo Machover, écrivain et journaliste cubain, était invité dans Radio Brunet ce vendredi. L’auteur de La face cachée du Che (Ed. Amand Colin) a confié son désarroi vis-à-vis du culte porté à Che Guevara.

Qui était vraiment Che Guevara? Presque 50 ans après sa disparition, son rôle réel reste un sujet sensible. Invité de Eric Brunet, Jacobo Machover, écrivain cubain, a confié le choc qu’il a ressenti en comprenant que celui qu’il connaissait comme un assassin, était vénéré dans d’autre pays. 

"Je suis un peu outré parfois, parce que c’est un culte que l’on porte à un assassin. C'est discutable de savoir qui des trois, Fidel, Raul Castro où le Che était le pire. En réalité, ils sont sur le même plan. En 1959, la Cabaña était la plus sinistre prison avec le plus sinistre peloton d’exécution. Le Che supervisait ces exécutions. Il amenait même parfois des intellectuels étrangers, pour voir comment étaient les exécutions, pour montrer ce qu’était la justice révolutionnaire. Il présidait le tribunal révolutionnaire à la commission d’appel ou à la commission 'd’épuration'. Dès les premiers écrits du Che, il disait: 'j’égorgerai mes ennemis' ou encore 'le révolutionnaire doit devenir une véritable machine à tuer'. Mais il y en a bien d’autres. Il avait le goût du sang et du sang des autres. Il y avait un côté sacrificiel chez lui."

L’écrivain et journaliste cubain revient ensuite sur d’autres heures sombres du régime révolutionnaire. L'époque où Che Guevara, selon Jacobo Machover, déportait des individus, coupables de se tourner vers d'autres idées que les siennes.

"Je n’aime pas employer le terme de camp de concentration, mais les Cubains l’emploient sans aucun problème. Au milieu des années 60, il y avait ce que l’on appelait ‘les unités militaires d’aides à la production’. Là-bas étaient enfermés essentiellement des homosexuels, des catholiques, des hommes aux cheveux longs qui aimaient les Beatles où des pratiquants de religions afro-cubaines. Il les transportait en masse dans des bus sans aucune hygiène et les emmenait dans des stades, pour ensuite les faire travailler de force."

Radio Brunet avec A. B.