Droit au blasphème: "On confond le droit de critiquer une religion et l'appel à la haine contre les croyants"
Les Français sont partagés (50% pour, 50% contre) sur le droit au blasphème, selon un sondage Ifop pour Charlie Hebdo publié mardi au sujet de l'affaire Mila. L'adolescente fait l'objet de menaces après avoir critiqué l'islam sur les réseaux sociaux.
"Ça montre qu'il y a une énorme confusion. On mélange le droit de critiquer même très outrageusement une religion et l'appel à la haine contre les croyants. Ce n'est pas la même chose et la loi fait la différence", analyse Gérard Biard, rédacteur en chef de Charlie Hebdo sur RMC.
"Ce qui est scandaleux dans l'affaire Mila c'est qu'il y ait non seulement la ministre de la Justice qui ait fait la confusion mais aussi que le parquet se soit posé la question de savoir si ces propos relevaient de la haine. Le simple fait qui se soit posé la question montre que c'était envisageable", a-t-il aussi dénoncé alors que Nicole Belloubet avait estimé que "l’insulte à la religion, c’est évidemment une atteinte à la liberté de conscience".
"Dieu n'a pas son mot à dire"
Et de dénoncer: "S'il y a une personne dont on peut se poser la question de l'appel à la haine, ce sont les propos du délégué général du Conseil français du culte musulman qui a dit que cette jeune adolescente avait bien mérité ce qui lui arrivait". "Elle a cherché, elle assume", avait en effet déclaré Abdallah Zekri sur Sud Radio.
"Notre République s'est fondé sur un acte qui est à la fois physique –la décapitation du roi- et à la fois symbolique car ce roi était le représentant terrestre de Dieu. C'est là-dessus que notre droit est fondé. Dieu n'a pas son mot à dire. Il ne s'agit pas d'attaquer les croyants, il s'agit d'attaquer un pouvoir. Quand on blasphème on n'attaque pas les croyants on attaque les symboles de Dieu", a aussi expliqué Gérard Biard.