En Guadeloupe, un musée à 83 millions d'euros construit sur une zone sismique
Le devoir de mémoire coûte cher aux contribuables français. Le Mémorial ACTe en Guadeloupe, le plus grand musée jamais construit sur la mémoire de l'esclavage, est un immense édifice de 240 mètres de long.
En 2008, des travaux pour construire un musée sur l’esclavage en Guadeloupe ont été lancés. Le chantier s’est terminé sept ans plus tard en 2015, soit deux ans après la date de livraison prévue. Erigé en bord de mer au sud de Pointe-à-Pitre, il a coûté une petite fortune: 83 millions d'euros, presque deux fois la dette du CHU local.
Deux fois moins de visiteurs que prévu
Malgré cet énorme investissement, ce musée n’attire pas les foules. Selon les derniers chiffres disponibles, les expositions permanentes n’accueilleraient que 150.000 visiteurs par an. Mieux, en 2016, seulement 10% des touristes qui se sont rendus sur l’île ont visité le musée. Des chiffres deux fois inférieurs aux prévisions. En effet, les concepteurs du projet espéraient attirer environ 300.000 visiteurs par an.
Surtout, la conception et l’emplacement du musée posent tout de même question. Le Mémorial ACTe est situé dans une zone sismique dans une partie de l’île particulièrement exposée aux vents violents et aux cyclones. Trois ans après la livraison du musée, des fissures sont déjà apparues à plusieurs endroits, notamment au niveau du sol.