Il y avait eu des débordements en 98, mais ça n'avait rien à voir avec ce qu'il s'est passé dimanche

Eric Brunet sait que "ça gâche un peu la fête", mais selon lui, il est indispensable de parler tout de même "des débordements et de la casse" qui ont eu lieu en marge de la liesse qui a suivi la victoire de l'équipe de France en finale de la Coupe du monde, dimanche contre la Croatie. C'est pourquoi il a invité ce mardi dans Radio Brunet Stanislas Gaudon, secrétaire administratif général adjoint du Syndicat de police Alliance.
90 personnes ont été placées en garde à vue après les incidents sur les Champs-Elysées. "Les individus qu'on a vus dimanche soir n'étaient pas là pour faire la fête, explique Stanislas Gaudon. Ils ont commencé à piller les magasins, jeter des projectiles sur les forces de l'ordre. Ils n'étaient pas venus pour faire la fête mais en découdre avec les forces de l'ordre. Certains avaient des mortiers artisanaux – des canons de feux d'artifices - qui leur permettent de tirer à tirs tendus sur les policiers, qui n'ont pas eu l'ordre de bouger avant 23h. C'étaient souvent des jeunes qui ne se cachaient pas, et qui assumaient. Regardez (les vidéos) qu'on peut voir sur Internet: des scènes de liesse lorsqu'ils retournaient des voitures ou jetaient de projectiles sur les forces de l'ordre, c'était assez ahurissant!".
"Toutes les villes sont touchées"
"Certes il y a eu des événements après la victoire en 1998, mais on n'était pas dans le même registre. Ceux qui avaient déjà fait du maintien de l'ordre en 1998 disent qu'ils n'ont jamais vu un tel déferlement de violences que dimanche soir. On n'était pas dans le même état d'esprit", déplore le syndicaliste policier.
Mais les débordements n'ont pas concerné que Paris. "Toutes les villes, grandes ou moyennes sur l'ensemble du territoire sont touchées, précise Stanislas Gaudon. Le plus marquant, ça a été à Lyon, où la fan zone a dû être évacuée en quelques minutes à cause d'une centaine d'individus. A Grenoble, toutes les voitures d'une rue ont été retournées. A Marseille, un bus a été attaqué et un kiosque brûlé. A Lille, il y a eu des pillages et des jets de projectiles. Ce n'est pas un phénomène uniquement francilien". 292 personnes ont été placées en garde à vue sur l'ensemble du territoire.