JO de Pyeongchang: est-ce normal que l'Etat offre une prime de 50.000 euros pour une médaille d'or?
Une médaille olympique c'est une joie immense, un aboutissement, la récompense de milliers d'heures de travail, une entrée dans l'histoire… mais c'est aussi une prime. Une prime offerte par l'Etat. Un athlète se voit ainsi verser 50.000 euros de prime pour une médaille d'or, 20.000 euros pour l'agent, 13.000 pour le bronze. Attention, il s'agit d'une somme en brut, car l'athlète doit reverser la moitié de la somme à la fédération sportive à laquelle il appartient, et ce qui lui reste est soumis à l'impôt sur le revenu. Ce n'est pas une initiative isolée de la France puisque les athlètes américains aussi ont droit à une prime de médaille, contrairement aux athlètes britanniques qui n'ont droit… à rien. Cette prime choque quelque peu Eric Brunet, pour qui ce n'est pas à l'état de financer les athlètes, mais à des groupes privés via des partenariats de sponsoring.
"La moitié des athlètes sous le seuil de pauvreté"
Une vision que ne partage pas le journaliste de RMC Sport Louis Amar, présents à Pyeongchang pour les Jeux olympiques d'hiver et qui rappelle que la majorité des athlètes a bien besoin d'une telle somme. "Evidemment un athlète comme Martin Fourcade (multi-médaillé en biathlon) n'en a pas besoin. Idem pour Alexis Pinturault, le meilleur skieur alpin français du moment, qui a signé un gros contrat de sponsoring avec une marque de boisson autrichienne énergisante, et pour qui la prime de 20.000 euros pour sa médaille d'argent en super combiné ne va pas changer la vie. Alors qu'il y a d'autres athlètes pour qui ça changerait la vie. A Rio en 2016, une étude a montré que la moitié des 450 athlètes français vivaient sous le seuil de pauvreté. Ces athlètes qui gagnent une médaille mérite de bénéficier de la prime d'Etat".