Macron "touché au vif" quand Plenel a lancé "Ce n'est plus En marche mais En force", selon Laurence Haïm

- - JOEL SAGET / AFP
La pugnacité des questions a-t-elle vraiment perturbé le président de la République ? Dimanche soir, Emmanuel Macron répondait aux questions de Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel en direct sur RMC, BFMTV et Mediapart. Un exercice dénotant avec les entretiens très lisses réalisés ces dernières années sous les ors du Palais de l'Elysée avec des question très policées.
Un moment de cette interview a particulièrement marqué Laurence Haïm, ancienne correspondante à la Maison-Blanche, venue donner les points de comparaison entre les entretiens "à l'américaine" et l'interview de dimanche. Invitée de Radio Brunet ce lundi, elle a jugé l'exercice "très à l'américaine", et trouve qu'Eddy Plenel a failli faire sortir de ses gonds le président de la République en le titillant sur le côté autoritaire de sa politique.
"Dans tous les secteurs, les mécontentements sont là", affirmait le fondateur de Mediapart, énumérant les différents fronts sociaux. "Tous critiquent votre façon de décider de leur sort, pas seulement ce que vous décidez mais la façon dont vous le faites, autoritaire, verticale. Vous vous êtes trompé sur le nom de votre mouvement, vous auriez dû l'appeler En force !", a-t-il lancé.
"C’est là que j’ai trouvé qu’il sortait un peu de ses gonds, que ça a un peu dérapé"
"Est-ce une question ou un plaidoyer ?", a répliqué le président de la République. "Non, c'est une question (...) Il n'y a jamais de mauvaises questions", lui a répondu le journaliste. "Votre question amalgame des choses profondément différentes (...) ces mécontentements ont des racines profondément différentes", lui a rétorqué Emmanuel Macron, qui pour finir a jugé "biaisée" la question d'Eddy Plenel.
"C’est là que d’un seul coup j’ai trouvé qu’Emmanuel Macron sortait un peu de ses gonds, qu’il était touché d’une certaine manière au vif. C’est là où ça a un peu dérapé je trouve. C’est là où on a trouvé qu’Emmanuel Macron était d’un seul coup très très énervé", juge celle qui a pu le côtoyer durant la campagne présidentielle 2017, s'étant engagée à ses côtés.
Rappelant l'exemple de Whirlpool entre les deux tours de la présidentielle, l'ancienne journaliste d'I-télé estime que le président apprécie les joutes verbales, quelque chose qu'il ne peut éviter lorsqu'on est, ou que l'on aspire, aux plus hautes fonctions.
"C’est quelque chose qu’il aime, être au contact, on se souvient de Whirlpool, il aime bien aller dans la confrontation, il pense que ça fait partie de l’exercice démocratique", conclut-elle.