Si un grand chef dit la vérité et qu'il se fait sanctionner, c'est que notre démocratie est en danger

- - AFP
En dépit de la démission du général de Villiers de son poste de chef d’état-major des armées, la situation semble encore loin d’être acceptée et une crise politico-militaire majeure est née. Bertrand Soubelet, ancien n°3 de la Gendarmerie nationale, a également livré son regard sur la situation, dans Radio Brunet, ce jeudi.
Pour Bertrand Soubelet, les fuites consécutives à la déclaration du général de Villiers devant une commission de l'Assemblée sont particulièrement préoccupantes. "Je considère qu’il n’y a pas de prise de becs, personne n’ignorait depuis longtemps ce que disait Pierre de Villiers. Il a été entendu dans une commission de l’Assemblée nationale, à huis-clos je le rappelle, et on lui a fait grief des fuites qui sont sorties. Je ne trouve pas ça normal que les choses se passent ainsi car si un grand chef qui s’exprime et dit les choses telles qu’elles sont se fait ensuite tancer et sanctionner, c’est que notre démocratie est en grand danger.", explique-t-il.
"Ce n'était pas le moment, personne ne contestait qu'il était le chef"
Selon lui, le recadrage du chef de l’Etat à l’hôtel de Brienne, la veille du 14 juillet, est lui-aussi particulièrement déplacé. "Le président de la République a fait une faute. On ne doit jamais mettre en cause les subordonnés publiquement de cette manière-là et c’est normal que les militaires se sentent humiliés. Il leur a rappelé qu’il était leur chef, mais tout le monde sait qu’Emmanuel Macron est le chef. Ce n'était pas le moment, le jour de la fête des militaires, parce que personne ne contestait qu'il était le chef."