RMC

Un jour de carence obligatoire pour tous: une mesure "populiste", pour Force ouvrière

Yves Veyrier, secrétaire général de Force ouvrière, était l’invité de Radio Brunet ce jeudi 21 février. Il est revenu sur l’une des pistes avancées par un rapport pour que cesse la hausse des coûts des arrêts maladie.

Renforcer la prévention, simplifier le système d'indemnisation, avec une possible "forfaitisation" des indemnités, et offrir des alternatives aux arrêts de travail avec le télétravail: telles sont les principales pistes de la mission sur les arrêts maladie, remises mercredi au Premier ministre.

Mais la mesure avancée par le rapport qui fait le plus grincer les syndicats concerne l’instauration d’un jour de carence obligatoire pour tous, entreprises publiques comme entreprises privées.

"Comme si les salariés malades étaient responsables de leur maladie"

Pour Yves Veyrier, secrétaire général de Force ouvrière, cette proposition est une "mesure sanction" pour les salariés.

"Il y a un côté populiste dans cette affaire. Le rapport dit un certain nombre de choses intéressantes en terme de constats par exemple que les arrêts maladie sont plus liés au vieillissement de la population active, au recul de l’âge de la retraite, que le présentéisme en France est parmi les plus élevés d’Europe, que notre système d’indemnisation n’est pas le plus généreux. Donc, pourquoi sortir de tout ça une mesure sanction? Comme si les salariés malades étaient responsables de leur maladie. C’est la même chanson que les chômeurs responsables de leur chômage". 

"Le plus simple, c'est d’augmenter les salaires"

Dans leur rapport, les trois experts missionnés par Edouard Philippe ont chiffré la hausse du coût des arrêts maladie à 7,4 milliards d'euros en 2017 soit, une augmentation de 15% sur la période 2010-2017.

Pour le syndicaliste, une seule solution s’impose pour diminuer l’absentéisme au travail: "Le plus simple, c’est d’augmenter les salaires. Quand un salarié est arrêté c’est parce que son médecin estime qu’il doit être arrêté. C’est pas le salarié qui décide", conclut-il pour que cesse l’argument des arrêts maladie dits "de complaisance".
Radio Brunet (avec Caroline Petit)