A quoi ressembleront les soldats du futur?
Entre Batman et Iron Man, toutes les armées du monde travaillent sur cette notion de “soldat augmenté”. Un combattant aux capacités physiques et cognitives transformées et améliorées par la science et la technologie. Ça englobe plein de choses. Bien sûr, ça va d’abord passer par de l’équipement ultra high tech. Exemple numéro un, des exosquelettes, sortes d'armure d’Iron Man qui soutiennent les jambes et les bras et décuplent les forces, permettant de porter des charges lourdes de 100 kilos sans problème et de moins sentir les effets de la fatigue.
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Plein de projets en la matière, Hercule en France, Talos aux Etats-Unis. Pour être honnête, ça fait au moins 10 ans qu’on en entend parler sans les voir arriver sur le terrain. Pas évident à mettre en œuvre parce qu’il faut qu’ils soient parfaitement manoeuvrables, que l’autonomie soit intéressante et qu’on puisse les ranger facilement.
Des transformations génétiques?
Mais ça ne s’arrête pas là. Parmi les projets, on a aussi des super textiles et des blindages qui rendent invisible comme une cape d’Harry Potter, ou encore des systèmes de vision en réalité augmentée. Des lunettes spéciales qui permettront de voir la nuit, mais aussi de traquer virtuellement une cible ou encore de voir la position des alliés et des ennemis à travers les murs ou sous forme d’une mini carte tactique, un peu comme dans un jeu vidéo. Ce n’est pas un hasard non plus si l’armée américaine a signé un méga contrat avec Microsoft pour 120.000 casques de réalité mixte Hololens, pour 20 milliards de dollars.
Mais on peut aller beaucoup plus loin. Quand on dit soldat augmenté, on pense aussi à des mutations corporelles ou génétiques.
Des augmentations invasives. Là, on entre dans le vertigineux. En 2017, Vladimir Poutine parlait de l'avènement d’un “soldat génétiquement modifié”, sans donner plus de précision. Les Etats-Unis accusent la Chine de réaliser des tests sur des humains afin de développer des soldats avec des “capacités biologiques augmentées”. Certaines armées utiliseraient déjà des opérations de la cornée pour accroître l’acuité visuelle des soldats de 20%.
Autres pistes, des casques de pilotes de chasse ou d’hélico où la direction du canon va suivre les mouvements du regard du pilote. Une puce implantée dans le cerveau pour contrôler des armes ou un drone à distance. La Darpa y réfléchit sérieusement. Des drogues aussi. L’armée américaine travaille quant à elle avec le laboratoire MetroBiotech sur une pilule anti-vieillissement qui aurait entre autres effets, le fait de limiter la baisse des performances physiques avec l’âge, une endurance renforcée, mais aussi le fait de se remettre plus rapidement d’une blessure. Ce n’est pas nouveau: WW2 les alliés et nazis étaient sous amphét, pervitinet et benzédrine, des drogues de combat pour tenir plusieurs jours sans dormir et ne pas ressentir la peur.
Et la France, on en est où ?
La question est philosophique et éthique. Jusqu’où on veut et on peut aller pour doper la force, la résistance ou la puissance cérébrale? Il y a quelques mois, le comité d’éthique du ministère des armées a donné son feu vert à la recherche sur le soldat augmenté.
Avec une limite assez claire, Florence Parly, la ministre des Armées, le résume par une formule. “Oui à Iron Man, non à Spiderman”. Autrement dit, oui aux armures, exosquelettes, mais pas aux mutations génétiques pour créer des super soldats, comme ça se fait ailleurs dans le monde. Implanter des puces électroniques dans les uniformes, oui, mais sous la peau, non. Tout ça peut sembler tout droit sorti d’un film de science-fiction. Et d’ailleurs l’armée française fait appel à des auteurs de science-fiction. La Red team, composée d’écrivains, a pour tâche de fournir des scénarios de guerre du futur et les menaces auxquelles l’armée française pourrait être confrontée entre 2030 et 2060.