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Attaques dans l'Aude: "Le terrorisme de proximité, c'est ce qu'il reste à Daesh"

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Sur les lieux des attentats dans l'Aude, les enquêteurs ont retrouvé en plus du pistolet et du couteau, trois engins explosifs artisanaux. Un dispositif très rudimentaire selon une source proche de l'enquête.

Les drapeaux sont en berne à la gendarmerie et à la mairie de Carcassonne ce dimanche. Radouane Lakdim aura donc finalement tué quatre personnes: Jean Mazières, un viticulteur à la retraite qui était le passager de l'Opel Corsa, victime de la première attaque, Christian Medves, le chef-boucher du Super U, Hervé Sosna, un ancien maçon qui était client du supermarché et Arnaud Beltrame, le lieutenant-colonel de gendarmerie. Mais il y a aussi la quinzaine de blessés et les témoins de ces attaques qui restent traumatisés. 

"On est plus dans le micro-attentat"

Selon Alain Bauer, professeur de criminologie et auteur du livre Les Guetteurs sur les anciens patrons du renseignement français, cet attentat ne sera probablement pas le dernier. Daesh qui disparaît territorialement au Proche-Orient, résiste en organisant des "micro-attentats".

"Il est probable que ce que nous aurons, seront de petits attentats beaucoup moins importants en nombre que ce qu’on imaginait. Mais qui sont toujours présents, parce que le mode de liaison avec la maison-mère se fait d’abord avec des criminels et des délinquants qui ont accès à des armes sans avoir besoin de groupes de soutien considérables. Deuxièmement, parce que le processus aujourd'hui se trouve en grande difficulté pour organiser des cellules nombreuses. On est donc plus dans le micro-attentat, l’attentat de proximité. Le terrorisme de proximité, c’est ce qu’il reste à l’Etat islamique".

"Toute la population doit être mobilisée"

Pour Jean-Michel Fauvergue, ancien chef du Raid et député LREM de Seine-et-Marne, lutter contre les actes terroristes isolés est l'affaire de tous.

"La base c’est avant tout le renseignement, l’information et l’échange d’informations entre les services, nationaux comme internationaux. Il faut qu’on travaille aussi sur ce qu’on appelle les signaux faibles plutôt que les signaux forts. C’est du comportemental, ce sont les voisins qui vont voir quelque chose.... Toute la population doit être mobilisée. On espère que la police de sécurité du quotidien, qui va ramener du lien entre la police et la population, pourra aussi, entre autres, nous ramener ces signaux faibles".
Romain Cluzel et Nicolas Ropert (avec C.P.)