Attentats de Paris: une commission d'enquête se donne cinq mois pour comprendre

90 personnes avaient perdu la vie au Bataclan, le 13 novembre 2015. - AFP
Comprendre. Comprendre comment les attentats de janvier et de novembre 2015 ont pu avoir lieu. Et faire des propositions pour améliorer la lutte contre le terrorisme. Voilà le but de la commission d'enquête parlementaire sur la série d'attentats de 2015 en France, dont les travaux débutent ce lundi à l'Assemblée nationale. Les auditions débutent à 15h avec les victimes et associations de victimes des attentats de 2015. La commission, présidée par le député Les Républicains Georges Fenech et qui compte 30 membres (30 députés de droite et de gauche), reçoit des membres de "l'Association 13 novembre, fraternité et vérité", de l'"Association Life for Paris - 13 novembre 2015", et du dirigeant du restaurant "La Belle Équipe".
"Dire clairement ce qui a été, et ce qui n'a pas été"
Si les victimes sont entendues en premier, c'est parce qu'elles réclament aujourd'hui aux autorités des explications sur ce qu'elles ont vécu. "Il faut que cette commission dise clairement ce qui a été, ce qui n'a pas été", réclame Stéphane Gicquel, président de la Fenvac (Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs), qui représente plusieurs familles de victimes. Et notamment concernant les services de police et de renseignement. "Une fois pour toute j'aimerais qu'on tranche cette question de guéguerre entre les services, de manque de coordination. Si on est vraiment en guerre, il faut donner clairement les orientations pour que l'on n'ait pas ces conflits entre gendarmerie, entre police, entre DGSI, entre BRI. Et que finalement tout le monde aille enfin dans la même direction".
"L'idée n'est pas de polémiquer"
Les différents services de renseignement, ainsi que les forces d'intervention, comme le RAID, vont justement eux aussi être entendus par la commission, qui prévoit également de se rendre en Turquie ou encore à Molenbeek en Belgique, le fief des terroristes du 13 novembre. Le Premier ministre Manuel Valls sera lui aussi entendu, avec une première audition début mars, avant une nouvelle audition cet été juste avant la clôture des travaux de la commission d'enquête.
En tout cas, le but n'est pas de polémiquer, assure sur RMC son rapporteur, Sébastien Pietrasanta, député socialiste des Hauts de Seine. "On ne va pas chercher telle ou telle responsabilité. C'est une commission d'enquête qui se veut utile en disant : 'là, il faut améliorer les choses'. L'idée, c'est de pouvoir aussi travailler sur la manière dont les services sont organisés, sur la manière dont on coopère notamment avec la Belgique, et sur la question potentielle de l'infiltration des migrants par des terroristes".
A l'issue de ces cinq mois de travaux, la commission fera connaître le 26 juillet ses préconisations en matière de lutte contre le terrorisme.