"C’est comme une partie de nous-même qu’on arrache": le maire de Fessenheim s'inquiète pour l'avenir de sa commune alors que débute le démantèlement de la centrale nucléaire
À Fessenheim dans le Haut-Rhin, petit village au bord du Rhin, la centrale nucléaire, doyenne des centrales françaises, se prépare à disparaître. Le premier réacteur s’arrêtera la nuit prochaine. Le début des opérations est programmé pour 20h30, le tout doit se terminer à 2h30. Le second, le 30 juin.
Sur les 14 réacteurs qui doivent fermer en France en 15 ans, le site alsacien est le seul à être entièrement condamné. La transition qui s'annonce est historique et le maire Claude Brender déplore l’isolement auquel il fait face.
Maire de Fessenheim et président de l’Arcicen, une association pro-nucléaire, Claude Brender est en première ligne. Alors forcément, à quelques heures de l’arrêt du premier réacteur, l’émotion est vive.
"Cette centrale qui ferme, c’est comme une partie de nous-même qu’on nous arrache avec une grande partie des salariés qui habitent dans la commune", explique-t-il
Le maire se tourne à présent vers l’avenir. L’Etat lui a promis une enveloppe de 30 millions d’euros pour revitaliser son territoire. Pas concluant pour l’élu. "Ce sont des déclarations d’intention pour les années qui viennent. Voilà comment on voit l’évolution d’un territoire, la recherche, l’innovation, les nouvelles énergies. Tout ça, c’est très beau, mais concrètement aujourd’hui, il n’y a rien qui se passe", confie le maire.
Perte potentielle de 500 habitants
Seul candidat à sa réélection, le maire s’est fixé un challenge: continuer à rendre son village attractif. Et compenser ainsi une perte potentielle de 500 habitants.
"Il va y avoir un renouvellement qu’il va falloir assurer notamment de la population et donc c’est pour ça qu’on doit rester attractif. On doit maintenir nos services à la population, on doit garder nos commerces sinon, c’est un territoire qui va mourir", appuie-t-il.
Et même si Claude Brender est démuni, il se battra pour que Fessenheim ne devienne pas une cité-dortoir, coincée entre Mulhouse et Colmar