"Ça a commencé au Tour 1965": Bernard Thénevet explique comment Raymond Poulidor s'est forgé la réputation de l'éternel second
Depuis mercredi, les hommages à Raymond Poulidor se multiple. Le monde du vélo rend hommage à cette figure du cyclisme décédé à l’âge de 83 ans. Il était la mascotte du tour de France, alors qu’il ne l'a jamais remporté. Pourtant malgré cette réputation d’éternelle second qui lui a longtemps collé, Raymond Poulidor était un immense champion, vainqueur de 189 courses.
"Je le voyais comme quelqu’un d’immortel, d’indestructible. Même maintenant, j’ai encore de la peine à réaliser qu’il est décédé", a réagi sur RMC Bernard Thévenet, double vainqueur du Tour de France en 1975 et 1977.
Lui qui a couru avec "Poupou" de 1970 à 1977 se rappelle des nombreux faits d’armes de Raymond Poulidor.
"Il en a gagné des belles. Il a gagné Milan-San Remo, le Tour d’Espagne, le Dauphiné. Sa popularité d’éternel second, elle a commencé au Tour 1965 parce qu’avant il avait déjà terminé deux fois deuxième derrière Anquetil, mais bon terminer derrière Anquetil, c’est comme finir derrière Eddy Merckx, ce n’est pas infamant. Et quand il a terminé derrière Gimondi tout le monde a dit ‘ah décidément, il est incapable de gagner, il finira toujours deuxième’", explique-t-il.
Un coureur tenace
Il décrit également un coureur "tenace", qui savait aussi économiser ses efforts. Et même un peu trop parfois selon lui. "Il était peut-être un peu trop attentiste. C’était à peu près son seul défaut. Plutôt que de provoquer les situations, il attendait qu’elles soient à son avantage", se rappelle Bernard Thénevet.
Raymond Poulidor finira 8 fois sur le podium, mais jamais vainqueur entre 1962 et 1976. Outre son statut de champion cycliste, il s'était forgé une popularité exceptionnelle auprès du public français.