Congélation des ovocytes: RMC a suivi Sarah, une Française qui fait des démarches en Belgique
Après trois mois de débats, c'est la fin de la consultation citoyenne, première étape des états généraux de la bioéthique. Neuf thèmes avaient été retenus, des cellules souches à l'intelligence artificielle en passant par les neurosciences. Deux thèmes ont surtout retenu l'attention des participants: la fin de vie et la procréation médicalement assistée.
Actuellement, la congélation d'ovocytes est uniquement utilisée pour préserver la fertilité de jeunes femmes souffrant de maladies graves comme le cancer du sein, de l’utérus ou encore des femmes menacées de ménopause précoce. L’idée débattue lors des états généraux de la bioéthique est ainsi d’ouvrir la procédure à toutes les femmes.
"Je veux me laisser la chance de devenir maman, même si j'en ai pas envie tout de suite"
Plusieurs pays l’autorisent déjà: les Etats-Unis, la Suisse, l’Espagne, l’Italie, la Belgique ou encore la Grande-Bretagne. D’ailleurs, les Françaises sont de plus en plus nombreuses à se rendre à l’étranger pour congeler leurs ovocytes. Comme Sarah, qu'a suivie RMC. Ce matin-là, cette Française s'est rendue à Bruxelles, avec de petits yeux mais le sourire aux lèvres. Un aller-retour obligé de l'autre coté de la frontière.
"Je me sens détendue, mais heureuse. Je veux me laisser la chance de devenir maman, même si j'en ai pas envie tout de suite. J'ai l'impression d'enfreindre un petit peu la loi" confie-t-elle dans le train.
Cette démarche à un coût, comme le détaille le Professeur Michel De Vos, le gynécologue belge qui va l'opérer: "Ca revient à peu près à 3000 euros pour une stimulation des ovaires. Sont inclus les médicaments et la congélation pendant 10 ans des ovules".
"Il faut très clairement que la loi change"
Quelques heures plus tard, Sarah passe au bloc sous anesthésie locale. Elle peut observer sur l'écran et notamment comment se déroule le prélèvement.. Deux heures plus tard, elle se relève: "Ca y est, c'est fait... Je suis prête à sortir de l'hôpital". La jeune femme se dit d''ailleurs prête à revenir une deuxième fois, sauf si la France décide d'ouvrir à cette pratique à toutes celles qui le souhaitent.
C'est aussi ce qu'espère le professeur Mickael Grinberg, membre du College National des Gynécologues et Obstétriciens Francais: "Il faut très clairement que la loi change. On passe notre temps à dire que les Françaises aient conscience du déclin de la fertilité avec l'âge. Aujourd'hui, le malaise pour nous, c'est qu'aujourd'hui, on ne peut pas répondre favorablement à une demande qui nous paraît complètement légitime".